À moins d’un mois de Noël, l’épidémie de Covid-19 repart à la hausse tandis que des épidémiologistes et la Première ministre parlent déjà de “vague”.
“L’épidémie de Covid-19 repart”, a lancé mardi la Première ministre Élisabeth Borne devant l’Assemblée nationale. Un constat désormais incontestable, tant la hausse est flagrante.
Au lundi 28 novembre, 44.061 cas positifs ont été détectés en moyenne sur une semaine, soit une augmentation de 39% par rapport à la semaine précédente, selon les données de Santé publique France. La Première ministre a fait état d’une hausse de “près de 10% des hospitalisations sur une semaine” et de 22% celles “en soins critiques”, et de 400 décès la semaine passée.
“Il y a une progression très claire des contaminations, et certainement très sous-estimée par le nombre de tests s’est effondré par rapport à quelques mois”, a d’ailleurs complété mardi sur BFMTV Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève.
La “nouvelle vague” est déjà là
Peut-on déjà parler de 9e vague de l’épidémie? Élisabeth Borne n’a pas hésité. “Cette nouvelle vague nous le rappelle: le virus n’a pas disparu, l’épidémie frappe encore, tue encore”, a-t-elle avancé. Elle est d’ailleurs rejointe par Antoine Flahault.
“Cette vague est plus précoce que celle de l’automne dernier”, portée par le variant Delta, a-t-il précisé.
Mi-novembre, il s’était déjà prononcé à BFMTV.com: “Nous devrions observer dans les prochaines semaines en France une nouvelle vague, la neuvième de cette pandémie, portée par le sous-variant BQ.1.1 d’Omicron.”
Une triple épidémie inédite
La situation est d’autant plus inquiétante d’un point de vue sanitaire qu’à cette vague de Covid-19 “s’ajoutent une épidémie de bronchiolite – la plus élevée des dix dernières années – et une épidémie de grippe saisonnière particulièrement virulente”, a annoncé la Première ministre.
Cette triple épidémie s’avère être de “saison”. “On est dans une conjonction très particulière avec des épidémies de bronchiolite, de grippe et de Covid, sans compter la circulation d’autres virus hivernaux”, a expliqué à BFMTV.com l’infectiologue Benjamin Davido, référent Covid-19 à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine.
Le retour urgent des gestes barrières
“Je lance un appel solennel: respectons les gestes barrières. Portons le masque dès que nous sommes avec des personnes fragiles ou dans des zones de promiscuité comme les transports en commun”, a également demandé Élisabeth Borne lors de son intervention à l’Assemblée.
Toutefois, cet “appel” au port du masque dans les transports en commun n’est toujours pas une obligation. “Il faut absolument le porter dans les endroits confinés”, a pourtant demandé mardi sur BFMTV Armand Semerciyan, médecin généraliste de Clamart (Hauts-de-Seine).
Benjamin Davido, lui, estime qu’il ne faut “pas attendre que le gouvernement dise de mettre le masque pour le porter”.
Mais, alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, il est toujours possible d’inverser la tendance et ralentir la propagation de l’épidémie dans l’Hexagone.
“En un mois, on peut écraser une vague naissante” mais pour cela il faut “reprendre les habitudes de distanciation sociale”, a précisé à BFMTV.com Philippe Amouyel épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille
La campagne de vaccination n’est pas satisfaisante
Outre les gestes barrières, la vaccination – en particulier les injections de doses de rappel – reste l’une des principales armes pour ralentir l’épidémie et désengorger les services hospitaliers.
Ce lundi, 2 millions de personnes avaient reçu une injection de rappel contre le Covid-19 depuis le lancement de la campagne de rappel le 3 octobre avec des vaccins bivalents. Parmi elles, 1,8 million de personnes ont reçu une injection avec de tels vaccins, qui ciblent la souche originale et la souche Omicron du Covid.
Selon le ministère de la Santé, seuls 21% des 80 ans et plus et 37% des 60-79 ans sont aujourd’hui “suffisamment protégés par le vaccin ou une précédente infection”. “Les niveaux de vaccinations ne sont aujourd’hui “pas suffisants”, a indiqué lors d’un point presse le ministère de la Santé et de la prévention.
Il a ajouté: “Il reste trois semaines de mobilisation avant Noël, c’est maintenant que ça se joue.”