En pleine reprise épidémique du Covid-19 en France, des membres du Covars appellent les médecins à prescrire davantage le médicament Paxlovid aux personnes les plus fragiles.
La barre des 1000 hospitalisations par jour en moyenne de patients atteints du Covid-19 a été dépassée ce jeudi, une première depuis fin octobre, presque au pic de la 8e vague de l’épidémie.
En ce premier jour de décembre, la 9e vague de coronavirus en France – comme l’ont confirmé des épidémiologistes et Élisabeth Borne mardi – inquiète et pourrait perturber les fêtes de fin d’année. D’autant plus que les hôpitaux français sont confrontés à une triple épidémie: Covid-19, grippe et bronchiolite via le VRS.
Pour éviter un engorgement des services à cause du coronavirus, plusieurs scientifiques ont rappelé l’existence du Paxlovid, le médicament antiviral de Pfizer, qu’ils estiment trop peu prescrit.
“Il faut vraiment l’utiliser beaucoup plus”
“Il y a un traitement efficace sur le virus qui protège à 90% de la mortalité mais qui n’est pas assez prescrit et qui concerne les personnes fragiles et les personnes âgées”, a déclaré sur BFMTV, Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris.
Recommandé depuis le 21 janvier par la Haute autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), ce traitement “cible l’enzyme nécessaire à la réplication virale, la protéase 3C-like, et en inhibant son action, il bloque la réplication du SARS-CoV-2 dans l’organisme”, a indiqué Santé publique France.
L’immunologue Brigitte Autran, qui préside le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) – qui a remplacé le Conseil scientifique – a précisé lundi sur France 2: “C’est un antiviral qui bloque la réplication (du virus, ndlr), qui permet, quand on le prend dans les trois ou 5 premiers jours des symptômes, d’empêcher l’évolution vers des formes graves.”
Mais, selon elle, sa prescription ne répondrait pas encore aux attentes du comité.
“Il y a eu environ 15.000 prescriptions durant le mois d’octobre mais c’est encore insuffisant, il faut vraiment l’utiliser beaucoup plus”, a-t-elle déploré.
Un “problème d’information”
Les médecins généralistes prescrivent encore trop peu le Paxlovid à cause d’un “problème d’information, de sensibilisation”, a de son côté regretté Xavier Lescure.
Pourtant, fin janvier, la HAS avait annoncé avoir “élaboré des réponses rapides pour accompagner auprès des médecins de ville l’arrivée des premières doses de Paxlovid”.
“Les médecins ont des tas de choses à faire”, a constaté l’infectiologue.
Il a alors lancé un appel, sur notre antenne, aux personnes considérées à risques de contracter des formes graves du Covid-19: “Si votre médecin ne vous le prescrit pas, vous pouvez demander à avoir un traitement antiviral”.