Barbara
Alors que peu de Français ont choisi de recevoir une deuxième dose de rappel cet automne, la situation est contrastée dans le reste de l’Europe à l’approche des fêtes de fin d’année.
Une faible hausse. En France, la vaccination connaît une petite reprise à l’approche des fêtes d’années, mais rencontre globalement peu de succès, ce qui a poussé le ministre de la Santé a lancé un “appel solennel” à la vaccination la semaine dernière, notamment chez les plus fragiles.
Les chiffres de contamination repartent à la hausse dans l’Hexagone, mais aussi chez plusieurs de nos voisins. Mais quel succès rencontrent les campagnes de rappel chez nos voisins?
Réussite en Angleterre et en Belgique
Outre-Manche, les Anglais ont été nombreux à recevoir leur deuxième rappel dès la rentrée. Mi-septembre, le nombre d’injections de rappel a commencé à grimper, jusqu’à atteindre son pic le 16 octobre.
Légende: le nombre de doses de vaccins contre le Covid-19 administrées par jour en France et dans 5 pays de l’ouest de l’UE (données de l’Université d’Oxford).
Le 7 décembre dernier, plus d’un Anglais âgé de plus de 50 ans sur six (62,8%) avait reçu une dose de rappel cet automne, contre un peu moins d’un quart (24,7%) trois mois plus tôt. Des chiffres bien plus élevés que la moyenne européenne.
La Belgique fait elle aussi partie des quelques pays européens où la 4e dose rencontre un franc succès. Au 5 décembre, plus de 7 Belges de 65 ans et plus sur 10 (71,23%) avaient reçu leur deuxième dose de rappel.
Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, estime, auprès de BFMTV.com, que cette réussite s’explique par la mise en place d’un “vaste plan national” de vaccination nommé “Ventilation”. “Un signe qu’il y a une préoccupation vis-à-vis du contrôle de la pandémie qui est peut-être moins vite retombée qu’ailleurs”, suggère-t-il.
Au Portugal, près d’un quart de la population (24,5%) a reçu deux doses de rappel. Un chiffre qui s’explique par une forte adhésion à la vaccination et un plan national pour aller chercher les publics les plus fragiles, selon Antoine Flahault.
Ailleurs, une “fatigue pandémique”?
Dans le reste de l’Europe, la 4e dose rencontre moins de succès. L’épidémiologiste estime que nombre de pays sont confrontés à une “fatigue pandémique” de leur population.
Alors que les vaccins bivalents ont été lancés sur le marché début octobre, ils ne semblent pas convaincre les habitants.
“Partout en Europe, la communication a été très discrète depuis la rentrée de septembre. Les dirigeants européens doivent faire face à d’autres crises et d’autres enjeux qui ont fait passer la pandémie au second plan”, estime l’expert.
Une “volonté de se vacciner” en baisse en Allemagne
Outre-Rhin, après avoir démarré sur les mêmes bases, faibles, que la France début septembre, la campagne automnale a légèrement grimpé jusque fin octobre. Elle suit actuellement une courbe descendante.
62,5% des Allemands ont reçu au moins une dose de rappel, mais seulement 14,3% ont reçu leur seconde dose de rappel.
“Malheureusement, la volonté de se vacciner a sensiblement diminué ces derniers mois”, a reconnu le ministre de la Santé, tout en rappelant l’utilité du vaccin dans la lutte contre le Covid, alors que le taux d’incidence repart à la hausse.
Chez nos voisins italiens, les injections sont aussi en baisse, après n’avoir jamais connu de taux élevés pour la 4e dose.
Si le taux de premier rappel est élevé, avec 88% de personnes concernées, le second rappel convainc moins les foules et chute à légèrement plus du tiers de la population visée (36,80%). Ce dernier chiffre concerne un public fragile, dont les personnes de plus de 60 ans, les professionnels de santé ou encore les femmes enceintes, le seul à pouvoir bénéficier de cette 4e dose.
