Le jeûne intermittent peut-il aider les diabétiques à contrôler leur maladie ? Une étude chinoise livre des éléments de réponse.
Le diabète de type 2 est une maladie métabolique qui apparaît à la faveur de l’âge, d’un mode de vie sédentaire et d’une alimentation riche en graisse. Le diabète n’est pas une fatalité, la maladie peut être combattue à l’aide de médicaments, mais aussi grâce à des modifications du mode de vie comme la reprise du sport ou un régime alimentaire plus sain. Ces ajustements favorisent aussi la perte de poids, l’obésité étant un facteur de risque important dans le diabète de type 2.
Le jeûne pour contrôler sa glycémie
Une étude chinoise réalisée à l’université de Changsha a testé l’effet du jeûne intermittent sur le diabète de type 2 auprès de 72 adultes, âgés de 38 à 72 ans, qui sont atteints du diabète depuis moins de dix ans. Les participants ont été séparés de façon aléatoire en deux groupes : le premier a suivi un jeûne intermittent et le second a mangé de façon classique.
Le programme de jeûne consistait à jeûner pendant 5 jours — durant cette période la prise alimentaire était limitée à 840 kcal par jour — puis à se nourrir de façon conventionnelle pendant dix jours. Ce cycle a été répété six fois sur une durée totale de 90 jours.
Sur les 36 diabétiques qui ont jeûné, 17 sont en rémission, c’est-à-dire que leur glycémie est stabilisée en dessous de 6,5 % pendant plus de 3 mois et sans l’aide de médicament. Seule une personne dans l’autre groupe a pu atteindre cet objectif. Un an plus tard, 16 personnes du groupe ayant jeûné sont toujours en rémission. Le suivi n’est pas allé plus loin. Le jeûne a permis aux diabétiques de perdre du poids, 5 kg en moyenne. Pour les autres, la masse corporelle n’a presque pas diminué.
Cette petite étude randomisée suggère que la modification de l’alimentation peut aider les diabétiques à vaincre leur maladie. Un fait déjà connu de longue date des diabétologues. Ici, comme un déficit calorique accompagnait le jeûne intermittent, il est difficile de savoir si c’est le jeûne ou la restriction calorique qui a aidé les patients à réguler leur diabète. Une étude modeste qui ne changera pas la prise en charge de la maladie, mais un signal intéressant concernant les bénéfices du jeûne intermittent, dans un contexte médicalisé surveillé du diabète. Des effets à confirmer par d’autres études.