Les autorités américaines ont alerté sur les risques d’hypothermie et d’engelures, invitant les habitants à rester au sein de leur domicile face à la tempête hivernale qui approche.
À l’approche de Noël, les États-Unis font face à une tempête hivernale d’une ampleur inédite, “ne survenant qu’une fois par génération”, a estimé le National weather service, le service météorologique américain. Le président Joe Biden a appelé ses concitoyens à prendre les alertes “très au sérieux”.
C’est dans les Grands Lacs et le Midwest que le mercure devrait descendre le plus bas, avec jusqu’à -55°C ressentis dans la région des Grandes Plaines. À Denver, -20°C ont été mesurés ce vendredi, -21°C à Chicago.
Les dangers de l’hypothermie
Avec de telles températures, que risquent concrètement les habitants de ces zones s’ils s’aventurent à l’extérieur ou si leur logement est non ou mal chauffé? Sur son site internet, la principale agence américaine en matière de protection sanitaire, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, a rappelé les dangers que fait peser le froid sur la santé.
L’hypothermie est la conséquence la plus dangereuse, “causée par une exposition prolongée à des températures très froides”.
En situation d’hypothermie, qui se manifeste quand la température corporelle descend en dessous de 35°C, le corps humain perd plus rapidement de chaleur qu’il n’en produit. Si la victime n’est pas prise en charge ou réchauffée, elle peut mourir de froid, par arrêt cardiaque.
“Lors d’hypothermie sévère, le cœur va battre beaucoup moins rapidement”, souligne pour BFMTV.com le médecin généraliste Jérôme Marty, qui rappelle qu’une personne peut toujours être réanimée si sa température corporelle revient à un seuil normal.
Engelures et amputation des membres
Le froid peut également paralyser le cerveau, rendant impossible pour la personne de se mouvoir ou de parler. “Une sensation de bien-être peut même être ressentie peu avant de tomber dans le coma”, ajoute Jérôme Marty.
Les engelures sont la deuxième menace que font peser ces températures polaires. Il s’agit de blessures touchant les extrémités – doigts, orteils… – et qui se déclarent suite de la contraction des vaisseaux sanguins. Les tissus ne sont plus oxygénés, et l’eau dans les cellules gèle. Dans les cas les plus graves, l’amputation est nécessaire.
Après l’annonce des prévisions pour le week-end de Noël aux États-Unis, le National weather service a indiqué: “un froid de cette ampleur pourrait provoquer en quelques minutes des engelures sur la peau exposée, ainsi que de l’hypothermie et la mort si l’exposition est prolongée.
Mourir de froid par 4°C
Il n’est cependant pas nécessaire que des températures aussi extrêmes que -55°C soient atteintes pour que le froid constitue une menace. Les autorités américaines évoquent un risque dès 4°C.
“On peut mourir d’hypothermie par -10°C, voir même quand la température est un peu positive. C’est en réalité un problème d’échanges thermiques, indique Jérôme Marty à BFMTV.com.
“Si une personne est mouillée ou si elle est plongée dans l’eau froide, il n’y a pas besoin que les températures soient polaires pour être mortelles. Cependant, plus la température est froide, plus l’hypothermie va s’installer rapidement”, ajoute-t-il.
Les nourrissons et les personnes âgées sont les plus à risques. Les premiers car ils perdent plus rapidement en température lorsqu’ils sont exposés au froid, les seconds car ils produisent moins de température corporelle qu’un adulte.
Une échelle en trois niveaux
Dans les pays habitués au grand froid, comme au Canada, ou pour les alpinistes de haute montagne, une échelle de température a été mise en place, pour rappeler les bonnes pratiques à adopter.
Sur le site du gouvernement du Québec, trois niveaux de gravité sont distingués, en fonction de la température ressentie. Entre -10°C à -47°C, il existe un “risque faible à modéré” d’hypothermie, “si vous restez à l’extérieur pendant de longues périodes sans protection adéquate”.
De -48°C à -54°C, il existe un risque sérieux “si vous restez à l’extérieur pendant de longues périodes sans protection adéquate”. Enfin, en dessous de -55°C, le risque est élevé, il est recommandé aux habitants de ne pas sortir de chez eux.
Correctement couvert, l’être humain peut donc survivre à l’extérieur lors de vagues de froid polaire importante. L’idéal étant de porter plusieurs couches de vêtements. L’air entre chaque épaisseur constitue un excellent isolant.