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Les médecins généralistes de nouveau appelés à la grève malgré la triple épidémie



Parmi les demandes des professionnels de la santé, le doublement du tarif de la consultation de base, qui passerait ainsi de 25 à 50 euros.

Un second mouvement d’ampleur en l’espace de seulement un mois. Les médecins généralistes libéraux sont de nouveau appelés à fermer leurs cabinets à partir de lundi et jusqu’au 2 janvier pour réclamer une hausse du tarif de consultation et une amélioration de leurs conditions d’exercice, un mouvement qui s’annonce toutefois moins suivi que celui de début décembre.

Consultation à 50 euros

L’appel des autorités à “l’union sacrée” des professionnels de santé, dans l’espoir de “soulager” des hôpitaux débordés par la “triple épidémie” de Covid-19, bronchiolite et grippe, n’a pas fait renoncer “Médecins pour demain”.

La mobilisation “sera un peu moindre, ne nous voilons pas la face, mais malgré tout conséquente”, a prédit la fondatrice du collectif, Christelle Audigier, qui se projette déjà vers la manifestation nationale prévue à Paris le 5 janvier.

“Médecins pour demain” réclame un doublement du tarif de consultation de base (de 25 à 50 euros) pour créer un “choc d’attractivité” vers une médecine de ville en manque criant d’effectifs, écrasée par les tâches administratives et qui n’attire plus les jeunes.

“Il y a les épidémies mais aussi toutes les pathologies chroniques. Je crois que l’on n’a plus les moyens actuellement de suivre nos patients au long cours, que ce soit les bébés ou personnes âgées lorsqu’ils présentent un tout un tas de problèmes de santé, pathologies s’associant les unes aux autres nous demandant tout un tas de tâches qui s’accumulent au fil des consultations”, décrit, auprès de BFMTV, Florence Lapica, médecin généraliste et membre du syndicat MG France.

“Respectez-nous”

De plus, les organisations de médecins s’inquiètent pour leur liberté d’installation, remise en question par des propositions de loi sur les déserts médicaux. Ils sont vent debout contre l’éventualité que les infirmières en pratique avancée (IPA) puissent être autorisées à prescrire.

De manière générale, les médecins généralistes protestent également contre une déliquescence du système de santé français. “On assise à un démantèlement de la médecine libérale et générale en particulier avec une dégradation de la qualité des soins”, martèle, auprès de notre antenne, Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France.

“Ce que sont en train de dire les jeunes médecins qui revendiquent les 50 euros c’est ‘respectez-nous!'”

“Il y a urgence. SI le gouvernement avait la volonté de revaloriser la médecine libérale, de faire en sorte que le système de santé marche, à la fois le système hospitalier et à la fois le système libéral pour éviter les hospitalisations et les raccourcir, il ferait un séminaire conventionnel de trois jours qui serait conclusif”, ajoute le professionnel.

Réquisitions?

Actant que les négociations en cours avec l’Assurance maladie ont produit des “avancées”, plusieurs des principaux syndicats (MG France, la CSMF et Avenir Spé) n’appellent pas à fermer les cabinets durant les fêtes. Le ministre de la Santé, François Braun, a salué leur “responsabilité”, vu la “situation critique” des urgences hospitalières.

“Cela me semble une très mauvaise période pour ne pas répondre présent face aux besoins de soins de la population”, a fait valoir la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, Amélie Verdier.

Si nécessaire, les ARS pourront procéder à des réquisitions de grévistes. L’un des meneurs du mouvement, Jérôme Marty (UFML), temporise:

“Si la demande est forte en raison de la circulation virale, nous prendrons quelques patients”.

Le mouvement des 1er et 2 décembre avait entraîné une baisse d’activité d’environ 30% chez les généralistes, selon l’Assurance maladie. Le collectif avait alors annoncé une nouvelle grève entre Noël et le jour de l’an, appel qu’il a maintenu depuis, avec le soutien de certains syndicats (UFML, FMF, SML, Jeunes Médecins).

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pourquoi réclament-ils une hausse du prix des consultations ?

“Le gouvernement a la volonté de laisser pourrir la situation”, estime Jean-Paul Hamon