Dans un communiqué, le collectif “Médecins pour demain” indique que “le gouvernement n’a malheureusement pas daigné nous accorder de l’attention” et appelle à éviter la déliquescence du système de santé français.
Un mouvement qui va s’inscrire dans la durée? Après une première semaine de grève qui devait s’achever ce lundi, les médecins libéraux ont décidé de reconduire leur mouvement pour au moins une semaine supplémentaire à l’appel du collectif “Médecins pour demain”. Au moins un cabinet sur deux devrait ainsi garder porte close jusqu’au lundi 9 janvier prochain.
Sur son site, le collectif indique que “le gouvernement n’a malheureusement pas daigné nous accorder de l’attention malgré cette première semaine de grève” et annonce qu’une journée de manifestation est prévue le 5 janvier prochain.
Conditions “décentes et dignes”
Parmi les principales revendications des grévistes, un doublement du tarif de consultation de base (de 25 à 50 euros) pour créer un “choc d’attractivité” vers une médecine de ville sous tension.
“Nous réclamons des conditions de travail qui soient décentes et dignes pour nos patients à l’hôpital et en ville”, a indiqué ce dimanche sur BFMTV Faiza Bossy, médecin généraliste, pour qui cette grève “est légitime.”
“C’est compliqué de façon générale. Évidemment ça met en difficulté nos patients et c’est pas quelque chose pour lequel nous sommes particulièrement engagés. On fera toujours tout pour être auprès de nos patients mais le système de santé est tendu à l’hôpital et en ville”, a-t-elle ajouté.
Sur BFMTV, plusieurs spécialistes de la santé font état de cette tension du système de santé en France et redoutent une déliquescence des choses dans les mois à venir. “Il faut empêcher que ça se détruise totalement”, prévient ainsi Jean-Louis Teboul, chef de service médecine intensive et réanimation à l’hôpital Bicêtre (AP-HP).
Grève “malvenue”?
La semaine dernière, le ministre de la Santé François Braun avait attisé les cendres de la colère en jugeant cette grève “malvenue en cette période d’extrême difficulté pour le système de santé.”
“Ce n’est pas dans une période la plus difficile comme actuellement que c’est une bonne chose de faire grève”, avait-il martelé, faisant référence à la triple épidémie qui touche actuellement le pays.
En réponse, la préfète d’Eure-et-Loir a décidé de réquisitionner des médecins pour le Nouvel An, comme elle l’a confirmé ce samedi 31 décembre sur notre antenne. Lors d’un premier mouvement social début décembre, une baisse d’activité d’environ 30% chez les généralistes avait été notée, selon des données de l’Assurance maladie.