Après être descendus dans la rue pour demander le doublement de consultation de la consultation, les médecins libéraux déplorent les conditions de travail d’un corps de métier “en danger”.
Les médecins libéraux sont descendus dans la rue par milliers jeudi après-midi à Paris pour obtenir une revalorisation de la consultation. La revendication centrale du collectif “Médecins pour demain”, à l’origine du mouvement de grève, demeure le doublement du tarif de base de consultation (de 25 à 50 euros).
“Soyons raisonnables”, y a répondu jeudi François Braun, le ministre de la Santé. Pourtant, selon la docteure Tura Milo, dans la rue ce jeudi, “c’est possible”, même si le doublement du tarif n’est pas indispensable.
“Nous souhaitons être payés sur la moyenne européenne, aux alentours de 45 euros”, a-t-elle demandé sur BFMTV.
Des forfaits “coercitifs”
Au centre des revendications de la médecin généraliste parisienne, figure la suppression des forfaits mis en place par les pouvoirs publics et versés aux médecins s’ils remplissent un certain nombre de tâches.
“Effectivement, la consultation est à 25 euros, mais on a tous des forfaits supplémentaires qui, en fait, font que nos consultations sont plutôt aux alentours de 36 euros”, a-t-elle expliqué.
Sauf que ces forfaits, instaurés depuis 2012, sont, d’après la professionnelle de santé, “des formes de coercition”.
Elle a développé: “On a l’impression que, petit à petit, on est achetés. On devient des fonctionnaires. La médecine libérale est fonctionnarisée, ce qui est à l’encontre de notre objectif initial en tant que médecins libéraux.”
Alors, le collectif des “Médecins pour demain” demande “d’abroger ces forfaits et les basculer sur la rémunération à l’acte des consultations en tant que médecins”.
Ce basculement n’aurait que très peu d’incidence sur le porte-monnaie du patient, pour la docteure Tura Millo. “Le patient paiera peut-être plus mais sera remboursé davantage”, a-t-elle justifié.