LA PLANÈTE VA CONNAÎTRE UNE ANNÉE RECORD EN TERMES DE TEMPÉRATURE
D’après des scientifiques du climat, la conjonction de phénomènes naturels et du changement climatique d’origine humaine devrait rendre l’année prochaine la plus chaude jamais enregistrée. Un El Niño modéré, caractérisé par une élévation inhabituelle de la température de surface de la mer, devrait en effet se développer cet été, bouleversant les patterns météorologiques à travers le monde. Cette combinaison d’un El Niño inhabituellement fort et du réchauffement climatique devrait pousser les températures moyennes mondiales à de nouveaux records en 2023 et 2024.
CE QUI SE PASSE : Après trois années consécutives de La Niña, caractérisée par une baisse anormale des températures à la surface de la mer dans le Pacifique tropical, le phénomène El Niño se profile rapidement. Le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a déclaré la semaine dernière que les chances d’un El Niño s’établissaient entre 62 % pour le mois de mai à juillet, et 85 % plus tard dans l’année.
NIVEAU DE MENACE : Le précédent record mondial de 2016, également une année d’El Niño, risque ainsi bien d’être battu. Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et les températures des océans ont atteint des records ces dernières semaines. El Niño peut amener de grandes sécheresses dans certaines régions du monde (Australie) et des crues torrentielles dans d’autres (Afrique de l’Est), avec des conséquences désastreuses qui touchent des millions de personnes.
LA PRÉVISION : Il est encore tôt pour affirmer que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais une telle réalité semble très probable. Des scientifiques prévoient même que les températures pourraient dépasser les objectifs de l’Accord de Paris en matière de lutte contre le changement climatique. Toutefois, il faut rappeler que ces objectifs se réfèrent à des moyennes à long terme et non à une ou deux années en particulier.
LES CONSÉQUENCES POLITIQUES : Si cette vague de températures extrêmes devait se confirmer, cela pourrait avoir des conséquences politiques sur l’ensemble des pays. Les leaders du monde auront l’occasion de définir des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre lors du prochain sommet sur le climat de l’ONU à Dubai en novembre.
Les modèles informatiques prévoient que l’El Niño sera modéré ou fort entre l’automne et l’hiver 2023 et 2024, pouvant augmenter les températures à l’échelle mondiale jusqu’à 0,2°C en plus de l’élévation à plus long terme de la température causée par le réchauffement climatique. Les scientifiques disent que cela pourrait être la première fois de l’histoire que la température moyenne annuelle mondiale atteindra ou dépassera les objectifs de l’Accord de Paris.
Certes, l’El Niño peut réduire temporairement l’activité des ouragans dans l’océan atlantique en augmentant les vents atmosphériques supérieurs. Toutefois, cela n’empêchera probablement pas le record de températures enregistré récemment. Des précédents ont déjà montré que l’El Niño est capable de causer des sécheresses extrêmes dans certaines régions du monde et des pluies très abondantes dans d’autres.
Sources :
https://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/analysis_monitoring/ensostuff/detrend.nino34.ascii.txt
https://www.weather.gov/media/ajk/brochures/ENSOFactSheetWinter1617.pdf
https://climatereanalyzer.org/clim/sst_daily/
https://www.axios.com/2023/01/11/ocean-heat-content-record-high-global-warming
https://www.weather.gov/fwd/teleconnections