Pierre T.
Quand Oxenfree original a été lancé en 2016, il était difficile de ne pas faire des comparaisons avec Stranger Things : de la bande sonore synthétique à son histoire de jeunes confrontés au surnaturel, les vibes étaient très similaires. Il était donc logique que, en 2021, Netflix ait acquis le développeur Night School Studio d’Oxenfree dans le cadre de ses efforts croissants dans le domaine des jeux. Maintenant, nous avons Oxenfree II : Lost Signals, qui est une suite idéale : c’est un autre jeu d’aventure terrifiant qui se démarque mais qui aussi développe de manière intelligente l’original. Il pourrait même être le meilleur jeu vidéo sorti sous l’étiquette Netflix jusqu’à présent.
En tant que jeu, Lost Signals n’a pas beaucoup changé. C’est une aventure en 2D où vous vous baladez dans une petite ville magnifique, faisant beaucoup de dialogues et de manipulations de radios pour entrer en communication avec des forces paranormales. C’est dans l’histoire que les choses ont progressé. Le premier jeu suivait un groupe d’amis, dirigé par une adolescente nommée Alex, qui ont accidentellement ouvert un portail vers un autre royaume alors qu’ils faisaient la fête sur une île presque déserte. Lost Signals se déroule quelques années plus tard et place les joueurs dans le rôle de Riley, une trentenaire qui est revenue dans sa ville natale de Camena après une longue absence.
Le jeu entier se déroule au cours d’une soirée, Riley prenant un nouvel emploi en tant que “chercheuse environnementale”. Elle fait équipe avec un ami bavard du lycée nommé Jacob, et il ne faut pas longtemps avant que les deux ne soient confrontés à des choses qui ne vont pas tout à fait bien. Lorsqu’un triangle géant apparaît au-dessus de l’île Edwards – le décor d’Oxenfree original – il semble créer un trou dans le ciel, et le duo entreprend de placer des émetteurs dans toute la ville de Camena dans l’espoir de sceller le trou et d’éviter tout désastre surnaturel qui se cacherait à l’intérieur.
Les choses deviennent beaucoup plus étranges à partir de là. Alors que les deux se lancent dans leur quête, ils se retrouvent pris dans des boucles temporelles, un culte obsessionnel et des réminiscences dérangeantes sur l’histoire de l’île. Au début, l’histoire ne semble pas avoir beaucoup à voir avec les personnages originaux, mais à mi-chemin, ils se connectent d’une manière très intelligente. C’est génial pour les fans de l’original, mais c’est aussi fait d’une manière qui signifie que vous n’avez pas besoin de jouer au premier Oxenfree avant Lost Signals (bien que vous devriez probablement le faire).
Comme pour l’original, le gameplay est relativement simple. Vous passez beaucoup de temps à parcourir des sentiers de randonnée en parlant, et le système de dialogue fluide revient de manière à ce que les conversations se déroulent de manière étonnamment naturelle. Fondamentalement, les conversations ne s’arrêtent pas pour que vous puissiez faire autre chose ; vous continuez à parler tout en gravissant des collines ou en explorant des sentiers sinueux. La plupart du temps, vous faites deux choses assez simples – marcher et parler – mais quand vous les combinez, cela suffit à vous occuper.
Vous pouvez faire des choix, bien que – à l’exception d’un choix majeur à la fin – je ne suis pas sûr de savoir dans quelle mesure ils influencent réellement la façon dont les choses se déroulent. En plus de Jacob et de quelques membres du culte que vous rencontrerez, vous pouvez discuter avec plusieurs personnages via un talkie-walkie, y compris votre superviseur, un vieil homme solitaire et quelques surprises de plus. Si vous n’aimez pas les jeux trop verbeux, attention : Oxenfree II ne sera pas pour vous. Mais les dialogues sont charmants et spirituels, et je les ai autant aimés que dans l’original.
Mis à part cela, vous avez accès à un tuner radio, qui est utilisé pour résoudre des énigmes assez simples. Se brancher sur la bonne fréquence peut ouvrir certaines serrures militaires anciennes ou fermer des portails vers d’autres dimensions. Lost Signals introduit également une nouvelle fonctionnalité où vous pouvez explorer des failles temporelles, utilisant le passé pour naviguer dans le présent. Encore une fois, c’est assez simple – je ne suis jamais resté bloqué une fois – mais c’est assez satisfaisant et amusant. J’ai particulièrement aimé voir les différents états de la ville au fil des ans.
Dans l’ensemble – et encore une fois, c’est la même chose que pour le premier jeu – Lost Signals mise sur les vibes. Il a une apparence et un son incroyables, et au fur et à mesure que vous plongez dans son mystère, cela devient franchement effrayant, avec beaucoup de corps flottants et de voix déformées pour montrer clairement que quelque chose de très mauvais se passe. C’est aussi un jeu qui ne s’éternise pas ; il dure seulement quelques heures, suffisamment pour raconter une histoire complète et résoudre les fils lâches.
C’est aussi le genre de jeu qui semble avoir beaucoup de sens pour Netflix : une expérience axée sur la narration avec le potentiel d’être adaptée en quelque chose d’autre. (Night School Studio a même travaillé précédemment sur un projet Stranger Things annulé.) Le diffuseur a commencé ses efforts dans le jeu très lentement, et bien qu’il y ait eu quelques excellents titres – allant des expériences originales comme Laya’s Horizon aux ports de jeux comme Kentucky Route Zero – la suite d’Oxenfree représente quelque chose de très différent.
Ce n’est pas seulement un excellent jeu – c’est un jeu développé en interne chez Netflix, ce qui pourrait indiquer ce que nous pouvons attendre de l’expansion des efforts de l’entreprise.
Oxenfree II: Lost Signals est disponible sur Nintendo Switch, PlayStation et PC, ainsi que sur mobile pour les abonnés Netflix.
