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Ce geste que vous faites sans y penser pourrait être un signe d’autisme

Balancement, frottement des doigts, gestes répétés… Ces comportements anodins peuvent révéler un trouble du spectre de l’autisme encore sous-diagnostiqué en France.

 

Alors que les demandes de diagnostic explosent, certains signes discrets de l’autisme restent largement méconnus du grand public. C’est notamment le cas d’un comportement courant mais peu identifié : les mouvements répétitifs utilisés pour se calmer, appelés auto-stimulation ou « comportement autostimulatoire ».

Selon une médecin généraliste spécialisée dans l’évaluation de ce trouble neurodéveloppemental, il est essentiel de mieux reconnaître ces gestes souvent banalisés, qui peuvent pourtant alerter sur un fonctionnement atypique du cerveau.

 


Autisme : une progression spectaculaire des demandes d’évaluation

En quelques années, les chiffres se sont envolés. Le nombre de personnes cherchant à savoir si elles sont autistes a plus que quadruplé depuis 2020. En cause : une meilleure information du public, une évolution des représentations, mais aussi des retards persistants dans le système de santé.

Les délais pour obtenir un rendez-vous auprès d’un spécialiste peuvent atteindre plusieurs années, notamment chez les adultes et chez les femmes, souvent moins visiblement concernées par les formes classiques de l’autisme identifiées dans l’enfance.


Trois grands critères sont systématiquement observés

La médecin interrogée rappelle qu’un diagnostic repose en général sur trois grands types de manifestations :

1.Des difficultés dans les interactions sociales (décalage dans les codes, effort constant pour « faire semblant »)

2. Des comportements répétitifs ou rigides (gestes, routines, intérêts intenses)

3.Une sensibilité accrue aux stimulations (sons, lumières, odeurs, textures, température…)


Quand le corps s’exprime : comprendre l’auto-stimulation

L’un des signes les plus révélateurs est souvent mal interprété : il s’agit de gestes corporels spontanés, répétés pour se rassurer ou canaliser une émotion. Cela peut prendre la forme de :

•balancements réguliers,

•frottement des mains,

•tapotements,

•manipulation d’un objet.

« Ce sont des gestes que l’on croit liés à l’ennui ou à l’anxiété, mais chez certains, c’est un mode de régulation émotionnelle, voire une façon d’exister dans l’espace », explique la praticienne.

Ces gestes peuvent exprimer l’angoisse, mais aussi la joie ou le besoin de stabilité, en particulier dans des environnements imprévisibles.


Hypersensibilité : un monde sensoriel amplifié

Certaines personnes autistes ressentent les bruits, les lumières ou les odeurs de manière beaucoup plus intense que la moyenne. Une simple visite dans un supermarché peut devenir une épreuve.

« J’entends des sons que les autres ne remarquent même pas : des craquements de chaise, des bourdonnements d’appareils, le frottement d’un tissu », confie un patient.

Cette perception affinée n’est pas un défaut. Elle témoigne d’une capacité d’analyse étendue, mais qui peut provoquer une surcharge mentale et un besoin d’isolement.


Le “masquage” : quand on joue un rôle pour paraître “normal”

Autre phénomène peu connu : le masquage social. Il s’agit d’un effort permanent pour imiter les codes sociaux attendus : sourire au bon moment, regarder dans les yeux, adopter un ton de voix « approprié ». Ce comportement, plus fréquent chez les femmes, rend le diagnostic encore plus complexe.

« J’ai passé des années à me construire un personnage, sans m’en rendre compte », témoigne un homme récemment diagnostiqué.
« C’est épuisant, et à force, cela mène à des troubles anxieux, voire à un burn-out. »

Un diagnostic tardif, mais salvateur

Contrairement aux idées reçues, on peut être diagnostiqué autiste à tout âge : dans l’enfance, à l’adolescence ou même à l’âge adulte. Ce diagnostic n’est pas un label, mais un outil de compréhension de soi, qui permet souvent une reconstruction après des années d’incompréhension.

« Ce que l’on croyait être de la maladresse, de l’hypersensibilité ou de l’isolement peut soudain prendre un sens », précise la médecin.

Attention : tout comportement atypique n’est pas synonyme d’autisme

Enfin, la praticienne insiste : avoir des traits autistiques ne signifie pas être autiste. Ce n’est que lorsque ces traits sont persistants, marqués et handicapants qu’ils entrent dans le cadre d’un trouble du spectre.

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Written by Mathieu

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