Selon une étude française, certains additifs utilisés dans les sodas allégés – notamment l’aspartame – augmenteraient significativement le risque de diabète de type 2.
Les boissons “sans sucre” comme le Coca Light, le Coca Zéro ou certains chewing-gums sont souvent perçus comme des alternatives saines aux sodas classiques. Pourtant, une étude française menée sur plus de 100 000 personnes alerte aujourd’hui sur un risque potentiel pour la santé métabolique, et notamment sur l’apparition du diabète de type 2.
Aspartame : un édulcorant sous surveillance
L’aspartame, un édulcorant artificiel utilisé depuis les années 1980, est l’un des principaux composants mis en cause. On le retrouve dans de nombreux produits consommés au quotidien : sodas “light”, chewing-gums Extra, yaourts allégés comme Müller Light, mais aussi dans certaines dentifrices et médicaments sans sucre.
Selon les chercheurs de l’université de la Sorbonne à Paris, les personnes exposées à un mélange d’additifs contenant de l’aspartame ont vu leur risque de développer un diabète de type 2 augmenter de plus de 10 %, comparé à celles n’en consommant pas.
Un impact sur le microbiote et la régulation du sucre
Si le lien de cause à effet n’est pas encore totalement établi, plusieurs recherches antérieures ont montré que les édulcorants modifient la composition du microbiote intestinal, ce qui perturbe la manière dont le corps régule la glycémie.
« Ce déséquilibre métabolique, répété à long terme, pourrait favoriser l’apparition du diabète ».
Deux familles d’additifs particulièrement problématiques
L’étude s’est basée sur les données de 108 643 adultes, suivis pendant huit ans. Tous les six mois, les participants remplissaient des carnets alimentaires sur trois jours aléatoires, permettant une évaluation fine de leur consommation.
Les chercheurs ont identifié deux groupes d’additifs associés à un risque accru :
•Groupe 1 (+8 % de risque) : amidons modifiés, pectine, gomme de guar, carraghénanes, phosphates, sorbates, curcumine, xanthane. Ces substances sont fréquentes dans les desserts laitiers industriels, plats préparés, sauces, graisses transformées.
•Groupe 2 (+13 % de risque) : acide citrique, phosphates, aspartame, sucralose, acésulfame-K, caramel ammoniacal, gomme arabique, cire de carnauba, anthocyanes, pectine, colorant paprika… Très présents dans les boissons sucrées artificiellement, chewing-gums, produits sans sucre.
Une surconsommation silencieuse dans les pays occidentaux
Au Royaume-Uni, plus de 4,3 millions de personnes vivaient avec un diabète en 2022, dont 90 % des cas liés au diabète de type 2. Une part importante reste non diagnostiquée, augmentant les risques de complications cardiovasculaires ou rénales.
La France n’est pas épargnée. Notre alimentation contient également une part croissante d’ultra-transformés, les fameux UPF (Ultra-Processed Foods), fortement présents dans les sodas, plats préparés, glaces, sauces, et snacks.
L’aspartame aussi classé “potentiellement cancérigène” par l’OMS
L’année dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé l’aspartame comme “possiblement cancérigène pour l’homme”, bien qu’aucune interdiction n’ait été décrétée. Les autorités précisent toutefois que le danger ne concerne que les consommations très élevées (au-delà de 14 canettes de soda allégé par jour pour un adulte de 70 kg).
Faut-il arrêter totalement les sodas light ?
L’étude recommande la prudence, mais ne pousse pas à l’interdiction. Elle invite toutefois à reconsidérer la consommation excessive de boissons artificiellement sucrées, en particulier chez les personnes à risque (surpoids, antécédents familiaux de diabète).
« Ce n’est pas seulement l’aspartame, mais la combinaison de plusieurs additifs qui semble poser problème. »
Mieux vaut privilégier :
•L’eau, plate ou gazeuse, sans arôme ajouté
•Les infusions non sucrées
•Les jus naturels sans sucre ajouté (avec modération)
•Une lecture attentive des étiquettes alimentaires
