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La sécheresse de cet été dans l’hémisphère Nord très certainement liée au changement climatique


Le Rhin à sec, des communes sans eau potable en France, des pierres de la faim qui refont surface en République tchèque, une aridité et une chaleur exceptionnelles en Chine déclenchant une alerte nationale, la moitié du territoire américain touché… Cet été, une grande partie de l’hémisphère Nord a été frappée par une sécheresse historique. Selon une étude publiée mercredi 5 octobre, le dérèglement climatique d’origine humaine a rendu ces épisodes au moins 20 fois plus probables, réduisant les récoltes et aggravant les tensions sur les marchés agricoles, la production énergétique et l’approvisionnement en eau.

Ces travaux sont issus d’un réseau de scientifiques internationaux, le World Weather Attribution, qui s’est spécialisé dans les études d’attribution, afin de déterminer à quel point la survenue et l’intensité d’événements extrêmes – vagues de chaleur, inondations ou tempêtes – ont été influencées par la crise climatique.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Comment les scientifiques déterminent si une vague de chaleur est influencée par le dérèglement climatique

Cette fois, l’étude s’est concentrée sur la sécheresse des sols, dite aussi sécheresse agricole, de cet été. Les 21 chercheurs ont analysé les taux d’humidité des sols en surface et jusqu’à un mètre de profondeur enregistrés en juin, juillet et août dans l’ensemble de l’hémisphère Nord à l’exception des tropiques. Ils se sont également focalisés sur l’Europe centrale et occidentale – les deux tiers du continent étaient touchés au 10 août. A l’aide de modèles associés à des observations de terrain, les climatologues ont comparé cette situation, dans un climat réchauffé de 1,2 °C, avec le climat du passé.

« Assèchement des sols »

L’équipe conclut que le changement climatique, dans l’hémisphère Nord, a rendu la sécheresse agricole au moins 20 fois plus probable pour la zone à un mètre de profondeur – particulièrement importante pour les cultures puisque c’est là que les plantes pompent de l’eau – et au moins 5 fois plus probable pour les sols en surface. Les effets sont également importants en Europe centrale et de l’Ouest : le réchauffement a multiplié la probabilité de sécheresse de 3 à 4 pour la zone d’un mètre de profondeur, et entre 5 et 6 fois pour la surface.

Une telle sécheresse a désormais une chance de se produire tous les vingt ans dans l’hémisphère Nord et en Europe dans le climat actuel. A l’inverse, sans réchauffement climatique, elle n’aurait eu lieu qu’une fois tous les quatre cents ans dans l’hémisphère Nord, et tous les soixante à quatre-vingts ans en Europe.

Les résultats du World Weather Attribution sont pourtant prudents, la réelle influence des activités humaines étant probablement plus importante

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Written by Stephanie

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