Une grand-messe pour lancer la France sur le rail des économies d’énergie. Jeudi 6 octobre, le gouvernement a invité près de 400 personnes pour détailler son plan de sobriété énergétique dans un des halls de la Porte de Versailles, à Paris. Sans lésiner sur les moyens. Une dizaine de ministres seront présents, des tables rondes illustreront plusieurs annonces et la première ministre Elisabeth Borne viendra conclure les travaux de cette conférence qui durera toute l’après-midi.
Objectif ? Faire baisser en deux ans la consommation totale d’énergie de 10 % par rapport à celle de 2019. Une nécessité pour faire face à un risque inédit de pénuries d’électricité et de gaz au cours de l’hiver, lié à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, mais aussi une première étape plus structurante pour atteindre l’objectif de 40 % d’économie, indispensable pour espérer parvenir à la neutralité carbone en 2050.
« Dès son discours de Belfort, le président de la République avait expliqué que la sobriété serait un des piliers de la transition énergétique. Le plan de cet hiver fait partie de ce processus », explique-t-on à l’Elysée.
Pour éviter les délestages et les coupures d’électricité, Elisabeth Borne et la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avaient annoncé le 23 juin le lancement de neuf groupes de travail : « Etat exemplaire », entreprises, logement, numérique, etc.
Après de multiples réunions avec les différents acteurs, les pistes devraient être révélées, jeudi. Selon des informations du Parisien confirmées au Monde par Matignon et plusieurs cabinets ministériels, les administrations seront en première ligne, afin de donner l’exemple : renforcement du travail à distance lors des ponts du calendrier avec une revalorisation de 15 % de l’indemnité télétravail, coupure de l’eau chaude dans les sanitaires, consignes aux agents pour réduire la vitesse des véhicules de service sur les autoroutes (de 130 km/h à 110 km/h).
Les ménages, les collectivités locales et les entreprises seront aussi mis à contribution. Le gouvernement devrait réitérer ses conseils pour chauffer les domiciles à 19 °C – abaisser les températures de 1 °C à 2 °C permet d’économiser de 8 % à 16 % des consommations de chauffage – et encourager des modes de déplacement alternatifs avec la mise en place d’une aide de 100 euros pour les nouveaux inscrits sur les sites de covoiturage à partir du 1er janvier 2023. Le ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, présentera un plan plus global dans les semaines à venir.
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