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« La sobriété solidaire est un projet ambitieux, porteur de progrès social, environnemental et technologique »


Dans le contexte actuel de crise énergétique et climatique, il est plus qu’urgent de nous interroger collectivement sur notre mode de vie et sur notre modèle de développement en prenant en compte ses effets sur le climat et sur les ressources naturelles. La question fondamentale est la suivante : comment réguler notre consommation afin de respecter les limites planétaires tout en réduisant les inégalités au sein de notre nation et à l’échelle mondiale ? Comment vivre autrement pour que, simplement, chacun puisse vivre dignement ? La réponse apportée par les députés socialistes et apparentés est la « sobriété solidaire ».

Cette nouvelle forme de sobriété est définie par deux lignes directrices. La première est la justice sociale. Aujourd’hui, les disparités en matière d’émissions de carbone sont colossales : la moitié la moins aisée de nos concitoyens émet cinq fois moins de CO2 par an et par personne que les 10 % des plus hauts revenus. Le défi de la justice est d’autant plus vertigineux que, pour limiter le chaos climatique, nous devons nous engager collectivement dans une transition qui nous fasse passer d’une moyenne annuelle d’environ 9 tonnes de carbone par personne à 2 tonnes seulement. Il n’y a pas de solution sans lutte contre les injustices et sans remise en cause des privilèges de certains, alors que tant d’entre nous subissent déjà au quotidien une forme de « sobriété sous contrainte ». Pour cette raison, le préalable au plan de sobriété prévu pour cet hiver, à la fois symboliquement et d’un point de vue budgétaire, doit être une réforme de la fiscalité. Celle-ci peut passer par un nouvel impôt de solidarité sur la fortune : l’« ISF climat et biodiversité », qui permettra d’investir dans la transition écologique. La réforme de la fiscalité implique aussi une taxe sur les superprofits réalisés par certaines multinationales dans un contexte d’inflation élevée et de pénuries.

Améliorer notre pouvoir de vivre

La deuxième ligne directrice de la sobriété solidaire est le partage des droits sociaux et environnementaux. La sobriété ne peut se résumer ni à notre consommation directe de gaz et d’électricité ni à des petits gestes individuels (comme limiter la climatisation ou le chauffage, débrancher le Wi-Fi, etc.), limités dans le temps, tels qu’ils sont demandés actuellement aux Françaises et aux Français. Nous devons tout mettre en œuvre pour soutenir le peuple ukrainien en coupant les vivres du régime poutinien et prendre, en conséquence, des mesures d’urgence. Mais la sobriété solidaire est un projet plus ambitieux, porteur de progrès social, environnemental et technologique. Elle doit améliorer notre pouvoir de vivre et viser un nouvel équilibre de nos droits sociaux réels : le droit à un logement digne, à la mobilité, à une alimentation saine, à un environnement sain.

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Written by Stephanie

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