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Au Danemark, un parti politique a choisi une Intelligence artificielle comme leader



À deux semaines des élections législatives anticipées au Danemark, un collectif d’artistes a dévoilé le Parti synthétique. Son originalité : son programme est basé sur les revendications des partis marginaux depuis 50 ans, et c’est une IA qui s’est chargée de compiler les données et d’en faire un programme électoral.

Alors qu’un robot vient tout juste de se présenter devant la Chambre des Lords en Grande-Bretagne, du côté du Danemark, un parti politique a décidé de nommer une Intelligence artificielle comme leader. Baptisé « Le Parti synthétique » (ou artificiel), ce groupe d’artistes s’est fixé comme objectif d’avoir un député au parlement danois, et son programme s’appuie sur les analyses d’une IA.

Son nom : Leader Lars. C’est un chatbot comme on en trouve de plus en plus sur Internet, et sa particularité est d’avoir ingurgité les programmes politiques des petits partis danois depuis 1970. Plus de 50 ans de revendications censées représenter les idées et les valeurs des 20 % d’abstentionnistes au Danemark. Pour enrichir son programme, cette IA s’appuie aussi sur les échanges en ligne avec les internautes.

Le manifeste du Parti synthétique, mouvement créé par des artistes avant-gardistes. © DSP, Computer Lars

Un revenu minimum pour tous

« Nous représentons les données de tous les partis marginaux, et ce sont tous les partis qui essaient de se faire élire au parlement mais qui n’ont pas de siège, confirme Asker Staunæs, le créateur du parti, à Motherboard. Des Danois, mais aussi des gens du monde entier interagissent avec l’IA, et ils soumettent de nouvelles idées et de nouvelles informations textuelles. Tout cela est collecté pour affiner l’ensemble de données. De cette façon, vous développez en partie l’IA à chaque fois que vous interagissez avec elle ».

Pour son enquête, Motherboard s’est ainsi amusé à questionner cette Intelligence artificielle, improvisée cheffe de parti. À la question de savoir si elle soutenait l’idée d’un revenu minimum pour tous les Danois, elle répond : « Je crois qu’un revenu de base aiderait à réduire la pauvreté et les inégalités et donnerait à chacun un matelas de sécurité sur lequel se rabattre ».

L’un des défauts de ce type d’approche, c’est que le programme devient un immense fourre-tout puisque l’IA ne fait que reprendre des milliers de propositions d’hier et d’aujourd’hui. Son créateur, artiste dans la vie, reconnaît que cette démarche est « populiste », et c’est selon lui, inhérent aux IA.

Un engouement confidentiel

« L’Intelligence artificielle sous forme d’apprentissage automatique a déjà absorbé tellement de contributions d’humains que nous pouvons dire que, d’une certaine manière, tout le monde participe à ces modèles à travers les données soumises sur Internet, poursuit Staunæs. Mais les systèmes actuels n’encouragent pas une participation plus active, où les gens prennent réellement le contrôle de leurs données et de leurs images. Nous pouvons faire autrement grâce à cette forme concentrée qu’offrent les modèles d’apprentissage automatique accessibles au public ». 

À la fin, la question est de savoir s’il y aura bien des bulletins de votes pour le Parti synthétique dans quelques semaines ? À priori, ça n’en prend pas le chemin puisque pour l’instant, cette candidature n’a recueilli que 12 des 20.000 signatures nécessaires pour être éligible aux élections législatives anticipées du 1er novembre prochain au Danemark.

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Written by Milo

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