L’épidémie de bronchiolite, particulièrement précoce cette année, met les services de pédiatrie en tension. Les cas de bronchiolite représentent la moitié des hospitalisations après un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans.
La tension dans les hôpitaux risque de ne pas s’apaiser tout de suite. Le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations pour bronchiolite a atteint “des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de 10 ans”, la semaine du 31 octobre au 6 novembre, selon Santé Publique France (SPF).
Dans son bulletin hebdomadaire, publié ce mercredi, l’organisme public dépendant du ministère de la Santé rapporte que 6891 enfants de moins de deux ans ont été vus aux urgences pour bronchiolite cette semaine en France, une augmentation de 7% par rapport à la précédente. 92% d’entre eux étaient âgés de moins d’un an et 2337 (34%) ont été hospitalisés.
La part de la bronchiolite parmi les hospitalisations d’enfants de moins de deux ans est également supérieure à la norme: elle représente “50% des hospitalisations après un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans”, contre “environ 40% lors des pics des saisons précédentes”, selon SPF. Face à cette vague, les services pédiatriques sont saturés et certains sont obligés de transférer des bébés, faute de places pour les accueillir, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux.
Une épidémie précoce
Toute la France métropolitaine est actuellement en situation d’épidémie de bronchiolite, selon le niveau d’alerte déterminé par SPF. L’organisme note que l’intensité de l’épidémie est “globalement plus marquée dans les régions de la moitié nord de la France”.
La bronchiolite est une infection respiratoire d’origine virale, qui atteint les nourrissons et dure en moyenne dix jours. Elle commence généralement par un rhume et chez les nourrissons, elle se caractérise souvent par une toux et une respiration rapide et sifflante. Cette maladie est le plus souvent bénigne, selon l’Assurance maladie, mais les très jeunes enfants peuvent développer une forme plus grave qui nécessite une hospitalisation.
L’épidémie saisonnière “débute généralement mi-octobre et se termine à la fin de l’hiver avec un pic durant le mois de décembre”, explique le ministère de la Santé sur son site.
Mais cette année, l’épidémie est particulièrement précoce en France, selon l’Assurance maladie.
Les adultes et les grands enfants porteurs du virus respiratoire n’ont généralement aucun symptôme ou ont un simple rhume. Beaucoup de personnes sont donc contagieuses sans le savoir, selon le ministère. Ce virus se transmet facilement entre les personnes par la salive, la toux et les éternuements et il peut rester sur les mains et les objets.
Pendant l’hiver 2020-2021, l’amplitude de l’épidémie a été très inférieure à celle de la saison précédente en raison de l’application des gestes barrières et des confinements, dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
Durant l’hiver 2021-2022, l’épidémie de bronchiolite a en revanche été d’une ampleur supérieure à la moyenne, en raison d’un déficit d’immunité collective pour les enfants nés après mars 2020, selon une étude parue dans la revue Infectuous diseases now en juin.
30% des enfants de moins de 2 ans sont affectés par la bronchiolite chaque année, selon le ministère de la Santé. Les décès imputables à cette maladie sont toutefois rares. Pour réduire les risques, le ministère recommande de “limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades” avant les trois mois de l’enfant, de se laver les mains avant et après tout contact avec le bébé et de porter un masque en cas de rhume, toux ou fièvre.