Après une mobilisation intense lors des premières campagnes de vaccination, un relâchement se fait sentir en France. Alors que le pays connaît une neuvième vague épidémique, seuls 10% des plus de 80 ans ont reçu leur dose de rappel supplémentaire.
Lors de la première campagne de vaccination contre le Covid-19, des files d’attente s’allongeaient dans les rues et la plateforme Doctolib était débordée face à l’afflux de demandes de rendez-vous. Deux ans plus tard, la situation est bien différente.
Lancée le 3 octobre dernier, la nouvelle campagne de vaccination avec des vaccins dits “bivalents”, capables de cibler à la fois la souche originelle du virus et les variants proches d’Omicron, patine. Moins de 10% des plus de 80 ans – les plus vulnérables face au virus – ont reçu cette dose de rappel supplémentaire et 3% des 12 ans et plus.
“Nous avons une marge de progression très importante”, reconnaît le ministère de la Santé dans des propos rapportés par le JDD.
Neuvième vague épidémique
À l’approche des fêtes de fin d’année, la machine semble enrayée. “Il nous reste trois semaines pour que nos concitoyens soient vaccinés une semaine avant Noël et ainsi protégés pour les fêtes de fin d’année”, complète le ministère.
Une situation particulièrement préoccupante en pleine reprise épidémique. Avec actuellement environ 50.000 nouveaux cas par jour en moyenne sur le territoire, les appels des autorités sanitaires à la prévention et à la vaccination s’intensifient. Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a déploré ce dimanche le niveau “désolant” de la vaccination dans le pays.
“Les Français ne se vaccinent pas, ou pas assez”, a-t-elle affirmé.
En cause: une forme de “fatigue pandémique” à travers la population, définie dès 2020 par l’OMS comme “une démotivation à suivre les comportements de protection recommandés apparaissant progressivement au fil du temps”, et un sentiment que le Covid-19 est moins dangereux, malgré la baisse d’immunité.
Manque de communication
Toutefois, ce faible taux de vaccination s’explique également par la difficulté de savoir qui est éligible à cette nouvelle dose de rappel. En effet, la campagne cible les résidents d’Ehpad, les plus de 60 ans, les personnes immunodéprimées ou souffrant de comorbidités, les femmes enceintes et les professionnels de santé.
Néanmoins, alors que beaucoup de médecins prônent l’ouverture à ceux qui n’ont pas reçu de dose dans les derniers six mois, la dose de rappel supplémentaire est également ouverte qu’aux “personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables”, selon une circulaire de la DGS.
En outre, plusieurs experts pointent le manque de communication des autorités pour inciter à la vaccination. À titre d’illustration, l’ouverture d’une nouvelle campagne vaccinale n’a pas donné lieu à une allocution d’Emmanuel Macron, contrairement aux précédentes.
Au Royaume-Uni, par exemple, toutes les personnes éligibles reçoivent un courrier personnalisé pour les appeler à se faire vacciner. Selon le JDD, outre-Manche, 89% des plus de 75 ans ont reçu leur dose de rappel automnale.