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plus de cent communes sans eau potable, Elisabeth Borne annonce l’ouverture d’une cellule interministérielle de crise


Une vue aérienne du lac des Brenets, à la frontière entre la France et la Suisse, mercredi 4 août 2022.

En pleine période de sécheresse qualifiée d’« historique », le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a rapporté que « plus d’une centaine de communes en France n’ont plus d’eau potable » vendredi 5 août. Dans ces communes, « il y a des approvisionnements qui se font avec des camions d’eau potable qu’on achemine (…) puisqu’il n’y a plus rien dans les canalisations », a précisé le ministre lors d’une visite dans les Alpes-de-Haute-Provence.

« Tout l’enjeu c’est de durcir un certain nombre de restrictions pour éviter d’en arriver là », a-t-il ajouté. Selon qu’il s’agisse d’une commune de montagne, d’une grande ou d’une petite agglomération, « la difficulté en [matière] de logistique et d’acheminement n’est pas la même », a souligné le ministre.

Afin de coordonner les moyens de l’Etat face à la période de « sécheresse exceptionnelle » que traverse la France, la première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé l’ouverture d’une cellule interministérielle de crise, un peu plus tôt vendredi. Le dispositif doit permettre de faciliter les remontées depuis les préfectures des zones les plus touchées et de superviser l’action des pouvoirs publics, notamment pour « approvisionner en eau des communes » et effectuer des « livraisons d’eau potable », décrit un communiqué diffusé par Matignon.

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Unité de dessalement de l’eau de mer sur l’île de Groix

Une unité temporaire de dessalement d’eau de mer a même été installée à Groix (Morbihan), a fait savoir vendredi Lorient Agglomération. Il s’agit par cette installation de « répondre aux besoins en eau potable de la population groisillonne, dans un contexte de crise [de] sécheresse exceptionnelle », a expliqué dans un communiqué la collectivité, compétente en matière de production et de distribution d’eau potable sur l’île de Groix.

Si certaines îles bretonnes disposent d’une canalisation avec le continent (Bréhat, Batz) ou d’une usine de dessalement (Sein), Groix a recours pour son eau potable à quatre puits de forage et à un barrage, dont le niveau a franchi le seuil de crise cette année. « Au regard de la situation de sécheresse de l’hiver 2021-2022, le niveau d’eau n’a pas atteint la cote attendue au barrage, il a par conséquent été nécessaire de trouver une solution alternative pour répondre aux besoins en eau », résume le communiqué.

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Le chantier « représente un investissement de 800 000 euros », a ajouté Lorient Agglomération. Une unité mobile de dessalement a également été installée temporairement ces dernières semaines sur l’île de Molène, proche d’Ouessant, qui souffrait également d’une pénurie d’eau potable.

62 départements « en crise »

« Cette sécheresse est la plus grave jamais enregistrée dans notre pays », et « les prévisions météo laissent présager que la situation pourrait perdurer sur les quinze prochains jours, voire devenir plus préoccupante encore », relèvent aussi les services de la première ministre en constatant que cette absence de pluie « est aggravée par l’accumulation de vagues de chaleur successives qui viennent renforcer l’évaporation et les besoins en eau ».

Jeudi, 93 départements faisaient l’objet de restrictions d’eau, parmi lesquels 62 sont considérés « en crise », le niveau d’alerte le plus élevé. Depuis mercredi, la Creuse et la Nièvre les ont rejoints. Le mois de juillet a été classé « au second rang des mois les plus secs tous mois confondus » en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, selon Météo-France. Le record remonte à mars 1961, avec 7,8 millimètres.

Selon Matignon, la cellule de crise doit permettre d’« assurer une remontée d’information régulière par les préfets de département des zones les plus touchées, d’anticiper l’activation éventuelle des plans Orsec “eau” pour les agglomérations concernées et de coordonner les mesures de sécurité civile nécessaires (approvisionnement en eau des communes, livraison d’eau potable, etc.) ». Elle assurera aussi un suivi « des impacts de cette sécheresse pour nos infrastructures de production d’énergie et de transport et pour notre secteur agricole, notamment le secteur de l’élevage ».

Des concertations sur l’usage de l’eau

Elisabeth Borne a demandé aux préfets de réunir, « dès la semaine prochaine, dans chaque zone de tension, les commissions locales de l’eau et, lorsqu’elles existent, les autres structures de concertation locale de gestion de l’eau » afin de définir « la priorisation des usages en cas de nécessité ».

« Des mesures de restriction ont été prises et le seront partout où cela est nécessaire afin de garantir les usages prioritaires de santé, de sécurité civile et d’approvisionnement en eau potable », précise encore Matignon. La question est devenue sensible dans certains territoires, où les conflits d’usage, notamment entre les activités touristiques ou de loisirs et les activités économiques, se multiplient.

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« La sécheresse exceptionnelle que nous connaissons actuellement prive d’eau de nombreuses communes et est un drame pour nos agriculteurs, nos écosystèmes et la biodiversité », ajoutent les services de la première ministre dans un communiqué. Les conséquences pourraient aussi être lourdes pour EDF si le groupe était contraint, dans les prochains jours, de baisser encore sa production d’électricité nucléaire, voire d’arrêter un réacteur de la centrale du Tricastin (Drôme) en raison des températures élevées des fleuves.

Le Monde avec AFP

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Written by Stephanie

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