in

La Cour suprême définit quand il est illégal pour les fonctionnaires publics de bloquer les critiques sur les réseaux sociaux

### DETERMINER UNE ACTION DE L’ÉTAT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Dans une opinion signée par la juge Amy Coney Barrett, la Cour suprême a établi un test pour déterminer quand un fonctionnaire public peut être considéré comme engagé dans une action de l’État en bloquant quelqu’un de son compte de médias sociaux. Le fonctionnaire doit à la fois “avoir (1) réellement l’autorité de parler au nom de l’État sur un sujet particulier, et (2) prétendu exercer cette autorité en parlant dans les messages de médias sociaux pertinents.”

### UN NOUVEAU TEST POUR DÉTERMINER LA RESPONSABILITÉ DES OFFICIELS PUBLICS

La Cour a rendu une décision unanime dans l’affaire Lindke c. Freed, qui portait sur la question de savoir si le directeur de la ville de Port Huron, au Michigan, James Freed, avait violé le Premier Amendement en bloquant et en supprimant les commentaires sur sa page Facebook du résident Kevin Lindke, qui critiquait les politiques de pandémie de Freed. Ce test crée une nouvelle façon de déterminer si un fonctionnaire peut être tenu responsable de violation des droits du Premier Amendement d’un citoyen par le biais d’actions sur leurs pages de médias sociaux.

### DISTINGUER ENTRE CONDUITE PRIVÉE ET ACTION DE L’ÉTAT

Ce n’est cependant pas suffisant qu’une page de médias sociaux appartienne simplement à un fonctionnaire public. Barrett a écrit : “La distinction entre la conduite privée et l’action de l’État repose sur la substance, pas sur les étiquettes : les parties privées peuvent agir au nom de l’État, et les fonctionnaires de l’État ont une vie privée et leurs propres droits constitutionnels, y compris le droit du Premier Amendement de parler de leur travail et d’exercer un contrôle éditorial sur le discours et les intervenants sur leurs plateformes personnelles.”

### L’IMPORTANCE DES MENTIONS LÉGALES SUR LES PAGES DE MÉDIAS SOCIAUX

Barrett a suggéré que de simples mentions légales pourraient faire la différence dans la détermination. “Ici, si le compte de Freed avait été accompagné d’une mention, par exemple ‘c’est la page personnelle de James R. Freed’, il aurait eu droit à une forte présomption selon laquelle tous ses messages étaient personnels,” indique la décision, “mais la page de Freed n’était pas désignée comme ‘personnelle’ ou ‘officielle’.”

### RÉACTIONS À LA DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME

Katie Fallow, avocate principale de l’Institut Knight du Premier Amendement de l’Université Columbia, a déclaré dans un communiqué que la cour avait raison de “conclure que les fonctionnaires publics ne peuvent pas s’immuniser de la responsabilité du Premier Amendement simplement en utilisant leurs comptes personnels pour mener des affaires officielles.” Cependant, Fallow a ajouté que “nous sommes déçus que la Cour n’ait pas adopté le test plus pratique utilisé par la majorité des cours d’appel, qui équilibrait de manière appropriée les intérêts de la liberté d’expression des fonctionnaires publics avec ceux des personnes qui souhaitent leur parler sur leurs comptes de médias sociaux.”

### L’AFFAIRE KNIGHT INSTITUTE V. TRUMP

L’Institut Knight a contesté l’ancien président Donald Trump en 2017 pour avoir bloqué des utilisateurs de son compte Twitter @realDonaldTrump. Ils ont soutenu que son compte était un “forum public” où les gens ne pouvaient pas être exclus en fonction de leurs opinions, et les tribunaux inférieurs ont été d’accord. En 2021, lorsque Trump n’était plus en fonction, la Cour suprême a ordonné à la cour inférieure d’annuler un jugement contre Trump et de le rejeter comme étant sans objet.

### L’IMPACT DE LA NOUVELLE DÉCISION

Le partenaire du cabinet Dhillon Law Group, Gary Lawkowski, a déclaré dans un communiqué par courriel concernant la nouvelle décision que “le plus grand impact de cette opinion pourrait ne pas être le test formel établi dans sa décision, mais son langage enfoui dans l’opinion qui crée efficacement un havre de paix pour les fonctionnaires publics qui placent des mentions légales sur leurs comptes de médias sociaux, offrant ainsi un moyen facile pour les fonctionnaires publics de rester du côté ‘personnel’ de la loi à l’avenir.”

### RENVOI DE L’AFFAIRE À LA COUR INFÉRIEURE

Les juges ont annulé et renvoyé l’affaire à la cour inférieure.

Pour en savoir plus:
– [Opinion de la Cour suprême](https://www.supremecourt.gov/opinions/23pdf/22-611_ap6c.pdf)
– [Kyle Noone: L’Institut Knight conteste Trump sur le blocage des utilisateurs Twitter](https://knightcolumbia.org/cases/knight-institute-v-trump)
– [Informations sur le cas Lindke v. Freed](https://www.scotusblog.com/case-files/cases/lindke-v-freed/)

What do you think?

Written by Pierre T.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Audible propose des recommandations de livres en fonction de votre historique de streaming.

WhatsApp pour iOS déploie des connexions sans mot de passe avec des clés d’accès.