Depuis janvier, plus de 94 000 hectares sont partis en fumée dans le pays. Le Portugal, frappé par une troisième vague de chaleur depuis le début du mois de juillet, luttait, lundi 22 août, contre plusieurs incendies, alors que le pays a été placé en état d’alerte jusqu’à mardi en raison du risque de feux de forêt. Dans l’après-midi de lundi, près de 2 000 pompiers étaient mobilisés pour venir à bout des flammes à travers le territoire, selon les données de la protection civile.
Le brasier le plus important faisait rage dans la région de Vila Real, au nord du pays, et progressait depuis la veille à l’intérieur d’une zone montagneuse difficile d’accès. « Selon les estimations provisoires, cet incendie a brûlé 4 500 hectares », a déclaré le commandant national de la protection civile, André Fernandes, lors d’un point de situation à la mi-journée.
Pour combattre ce feu de forêt, le Portugal pouvait compter à partir de lundi sur le soutien de deux Canadair grecs envoyés dans le cadre du Mécanisme de solidarité européenne.
Etat d’alerte décrété dimanche
L’état d’alerte, décrété par le gouvernement dimanche, restreint notamment l’accès aux forêts, interdit les spectacles pyrotechniques et prévoit de renforcer le niveau de mobilisation des secours.
Le Portugal, qui souffre cette année d’une sécheresse exceptionnelle, a connu le mois de juillet le plus chaud depuis près d’un siècle. Au cours des journées de lundi et mardi, l’Institut météorologique portugais (IPMA) a prévu des températures avoisinant les 40 degrés Celsius dans les régions intérieures du pays.
A lui seul, le feu de forêt du parc naturel de la Serra da Estrela, région montagneuse dans le centre du Portugal classée par l’Unesco, a consumé plus de 25 000 hectares de végétation en onze jours, avant d’être déclaré maîtrisé mercredi.
Face à l’ampleur de ce brasier, le gouvernement a décidé de décréter prochainement « l’état de calamité naturelle », ce qui permettra de débloquer des aides rapides, a précisé à la presse la ministre de la présidence, Mariana Vieira da Silva, à l’issue d’une réunion, lundi, avec les maires des communes affectées.
« Au cours des quinze prochains jours, les services de l’Etat et les municipalités vont procéder au relevé des dommages et préjudices de cet incendie », a précisé la ministre, avant d’ajouter qu’un « plan de revitalisation » de ce parc naturel sera présenté en septembre.
Selon les scientifiques, le réchauffement du climat augmente la probabilité des canicules ainsi que des sécheresses et, par ricochet, des feux de forêt.