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La restauration du Rhône, un chantier sans fin pour retrouver un fleuve vivant

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A première vue, rien de spectaculaire. Juste une petite rivière limpide, quelques poissons entre les algues ondoyantes, des libellules… Mais il faut voir autre chose dans ce paysage bucolique des bords du Rhône, à cheval entre la Drôme et l’Ardèche : la capacité de résilience de tout un écosystème. Il y a quatre ans, la lône de la Grange-Ecrasée, un bras secondaire du fleuve à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), était comme morte : comblée par les sédiments, il ne restait d’elle que quelques flaques d’eau couvertes de jussie, une plante aquatique envahissante.

Restaurée dans le cadre d’un vaste projet de renaturation du Rhône, elle s’écoule de nouveau et accueille désormais tout un cortège d’espèces fluviales. « On retrouve ici des zones d’eau courante sur les graviers et des herbiers autochtones, qui ont permis le retour spectaculaire des poissons d’eau vive, montre Christophe Moiroud, responsable du programme de restauration écologique à la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Le vivant recolonise rapidement, dès lors qu’on restaure les habitats. Il suffit de laisser faire. »

Le Vieux Rhône, sur le site de la lône de Géronton et de ses marges alluviales, dont les actions de restauration ont été achevées début 2022, à Baix (Ardèche), le 28 juin 2022.
Christophe Moiroud, responsable du programme de restauration écologique à la Compagnie nationale du Rhône, à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), le 28 juin 2022.

La réhabilitation du Rhône, entamée il y a une vingtaine d’années, est un des plus importants programmes de restauration fluviale au monde. En cette période d’extrême sécheresse, ce projet montre d’autant plus d’intérêt, en renforçant la résilience d’un écosystème soumis à rude épreuve. Depuis début août, le débit moyen du fleuve est compris entre 250 et 350 mètres cubes par seconde au sud de Lyon, contre un débit moyen de 650 m3/s normalement en août, selon la CNR.

« Nous sommes en deçà du seuil des étiages sévères, et nombre d’affluents du Rhône sont à sec. Les impacts sur la biodiversité seront très conséquents cette année, surtout pour les poissons, la faune vivant au fond des cours d’eau et les batraciens. Les zones humides et la végétation des berges sont aussi en fort stress hydrique », observe Christophe Moiroud. Face à ce constat alarmant, ces lônes restaurées, toujours alimentées en eau, apparaissent comme des refuges pour nombre d’espèces.

« Plus de moteur »

Le programme de renaturation du Rhône est à la mesure des aménagements massifs qui ont progressivement domestiqué ce grand fleuve. Il fut un temps où le Rhône était libre et mobile. De multiples bras couraient autour du chenal principal, apparaissant et disparaissant au gré des crues, divaguant sur des centaines de mètres de largeur. A la fin du XIXe siècle, l’Etat entreprend de rendre le cours d’eau plus navigable. Pendant une quarantaine d’années d’un chantier colossal, des enrochements sont posés le long de ses berges et en travers de ses lônes. L’ingénieur Girardon laissera son nom à ces ouvrages, qui devaient donner plus de puissance au chenal central afin qu’il se creuse et permette la navigation des bateaux à vapeur.

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Written by Stephanie

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