Les autorités sanitaires françaises ont émis lundi une série de recommandations médicales afin d’éviter au maximum d’effectuer des transfusions sanguines, dans un contexte de réserves insuffisantes de sang. Emises par la Haute Autorité de Santé (HAS), ces recommandations visent à “pallier la pénurie de sang et les risques” liés aux transfusions, résume l’institution dans un communiqué.
En France, comme dans d’autres pays européens, les réserves de sang se trouvent régulièrement à un niveau insuffisant pour répondre aux demandes médicales. Depuis un an, l’organisme chargé de collecter les dons de sang, l’Etablissement français du sang (EFS), a plusieurs fois alerté sur l’urgence “vitale” de les reconstituer.
Cela passe par des campagnes destinées à encourager les Français à donner leur sang, mais aussi par un recours moins systématique aux transfusions, afin d’économiser les réserves existantes. Limiter les transfusions a, par ailleurs, un intérêt médical en soi, puisque cette opération présente des risques non négligeables pour le patient.
Gestion du capital sanguin
La HAS a donc publié une série de recommandations, basées sur un concept développé dans le monde médical depuis une vingtaine d’années : le “patient blood management”, traduit en français par “gestion du capital sanguin”. Cette approche a comme objectif d’éviter au maximum de se retrouver dans une situation où la transfusion sanguine est inévitable.
Cela suppose, par exemple, de traiter un patient avant son opération pour qu’il ne se trouve pas en situation d’anémie – un manque de globules rouges dans le sang – au moment même de la chirurgie, ce qui imposerait une transfusion. Pendant la chirurgie, il s’agit d’employer des techniques qui limitent autant que possible les saignements du patients.
Cette approche est “déjà largement déployée dans certains pays comme l’Australie ou l’Allemagne, avec des résultats positifs”, a souligné la HAS. Ces recommandations doivent toutefois désormais se concrétiser dans les pratiques réelles du monde médical, un défi dont l’autorité de santé reconnaît le caractère complexe.
Il faudra “une bonne coopération des différents intervenants autour du patient: anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, hémovigilants, infirmiers, pharmaciens hospitaliers, EFS, biologistes…”, a prévenu la HAS.