in

« la Terre est désormais notre seule actionnaire »



Yvon Chouinard, fondateur de la marque Patagonia, aurait pu s’enrichir de quelques milliards de dollars en vendant son entreprise créée dans les années 1970. Il n’en fera rien, préférant en faire don pour lutter contre la crise environnementale et œuvrer en faveur de la protection de la nature. Une initiative assez rare pour être saluée.

« La Terre est désormais notre seule actionnaire ». C’est par cet intitulé évocateur que le fondateur de Patagonia a entamé une longue lettre, accessible sur le site internetinternet de la marque, visant à annoncer le don de son entreprise à des organisations de lutte contre le réchauffement climatique et de défense de la nature (biodiversité, pollutions, etc.). Incroyable diront certains, fou martèleront d’autres, mais terriblement cohérent avec les engagements d’Yvon Chouinard depuis la création de cette société il y a près de 50 ans.

Pourquoi louer des vêtements serait pire pour l’environnement… que de les jeter ?

« Je n’ai jamais voulu être un homme d’affaires. J’ai commencé comme artisan, en fabriquant du matériel d’escalade pour mes amis et moi-même, puis je me suis lancé dans l’habillement. Lorsque nous avons commencé à prendre conscience de l’ampleur du réchauffement de la planète et de la destruction de l’environnement, ainsi que de notre propre contribution à ces phénomènes, Patagonia s’est engagée à utiliser notre entreprise pour changer la façon de faire des affaires », explique d’entrée le fondateur de la marque de vêtements techniques.

Priorité à la planète

Bien évidemment, la nature ne sera pas à proprement parler l’actionnaire de Patagonia. Au lieu de vendre la société, évaluée à quelque 3 milliards de dollars selon The New York Times, Yvon Chouinard, sa femme, et ses deux enfants, ont fait le choix de transférer l’intégralité de leurs parts à un trust choisi pour faire respecter leurs valeurs, ainsi qu’à une association entièrement dédiée à la cause environnementale.

« 100 % des actions avec droit de vote sont transférées au Patagonia Purpose Trust, créé pour protéger les valeurs de l’entreprise, et 100 % des actions sans droit de vote ont été données au Holdfast Collective, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la lutte contre la crise environnementale et à la défense de la nature. Le financement sera assuré par Patagonia : chaque année, l’argentargent que nous gagnons après avoir réinvesti dans l’entreprise sera distribué sous forme de dividende pour aider à lutter contre la crise », précise Yvon Chouinard.

    View this post on Instagram           A post shared by Patagonia Europe (@patagoniaeurope)

De la difficulté à rendre la mode plus vertueuse

Le fondateur souligne les efforts réalisés par l’entreprise ces dernières années pour lutter contre le réchauffement climatique, estimant toutefois que cela n’a jamais été suffisant. Un constat qui l’a poussé à passer en revue toutes les options possibles pour faire davantage, sans rogner sur les valeurs de Patagonia. À défaut de vendre la marque pour faire don de l’argent à la nature, ou de la rendre publique, le chef d’entreprise américain a décidé de « créer sa propre option ». Il explique : « Au lieu d’extraire la valeur de la nature et de la transformer en richesse pour les investisseurs, nous utiliserons la richesse créée par Patagonia pour protéger la source de toute richesse ».

Jour du dépassement : si le monde vivait comme la France, ses ressources seraient épuisées aujourd’hui

Patagonia n’a cessé ces dernières années de se réinventer pour répondre à ces enjeux environnementaux, en utilisant des matièresmatières moins nocives, en faisant don d’une partie de ses ventes chaque année, ou encore en devenant une B Corp certifiée. Cette nouvelle initiative, et non des moindres, va encore plus loin pour ouvrir la voie à une industrie plus vertueuse, et, pourquoi pas, donner des idées à d’autres.



What do you think?

Written by Stephanie

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Cœurs synchrones, scorpions constipés et « pros » du commérage au menu des Nobel de l’improbable

Le satellite Microscope a repoussé les limites d’un test de la relativité générale d’Einstein