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pourquoi le départ de la Russie de l’ISS “après 2024” est tout sauf anecdotique

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En annonçant son retrait de tout projet au sein de la station spatiale internationale après l’année 2024, Moscou entend se focaliser sur sa future station Ross.

Washington y voit là une décision “regrettable”. Le choix fait par la Russie de quitter la Station spatiale internationale “après 2024” marque un tournant en matière de coopération internationale dans le domaine de l’espace.

“La décision de quitter cette station après 2024 a été prise”, a déclaré le directeur de l’agence spatiale russe Roscomos Iouri Borrissov lors d’un entretien filmé avec le président Vladimir Poutine, assurant que la Russie continuera de respecter ses engagements en tant que partenaire jusque-là.

Une annonce attendue et regrettée

Les autres pays partenaires s’y attendaient-ils? Du côté des États-Unis, on affirme que le retrait des Russes de l’ISS est une véritable “surprise”.

“Cela fait pourtant des années que les Russes parlent de 2024”, souligne Olivier Sanguy, médiateur scientifique à la Cité de l’espace de Toulouse, pour BFMTV.com.

L’Agence spatiale européenne souligne en effet que cette décision prise par Moscou “n’est pas nouvelle et a été mentionnée auparavant”.

Olivier Sanguy explique que c’est la Nasa qui a tenté de repousser l’échéance de ce départ russe, l’agence américaine n’étant pas encore prête à maintenir par elle-même la station dans son orbite.La station spatiale internationale repose en somme sur deux segments: le premier, russe, est chargé avec le module Zaria de maintenir l’ISS en orbite tandis que le segment américain-européen-japonais-canadien se charge de l’énergie électrique et de la bonne tenue expériences scientifiques à bord de l’engin spatial.

“Ils sont tous entraînés à travailler ensemble, et ils sont dans des circonstances telles qu’ils ne peuvent que travailler ensemble”, explique pour France Info Isabelle Sourbès-Verger, directrice de recherche au CNRS spécialisée dans les questions de coopération dans l’exploration spatiale.

La place de la guerre en Ukraine dans cette décision

Une interdépendance sur laquelle les autres pays partenaires misaient jusqu’en 2030, année au cours de laquelle la station sera mise à la retraite. Les déclarations de l’agence spatiale russe sonnent-elles dès lors comme une nouvelle rupture entre Moscou et les pays occidentaux?

“C’est surtout un apaisement”, analyse Olivier Sanguy pour BFMTV.com, “avec la guerre en Ukraine, le précédent directeur de Rocosmos était très vindicatif: il a attaqué les présidents Biden et Macron et a presque laissé entendre que la Russie pouvait quitter l’ISS du jour au lendemain”.

Didier Schmitt est du même avis. Le responsable de la stratégie pour l’exploration humaine et robotique à l’Agence spatiale européenne y voit même une approche “plutôt diplomatique” de la part de Roscosmos. “D’une certaine façon, ils invitent la Nasa à se préparer à maintenir la station toute seule à partir de 2025 au cas où ils partiraient”, développe-t-il pour Le Figaro. Si le conflit qui oppose Kiev à Moscou depuis plusieurs mois “a peut-être confirmé la Russie dans sa volonté de quitter l’ISS avant l’échéance de 2030”, Olivier Sanguy explique que cela résulte en fait de “décisions multifactorielles”.

L’arrivée de la capsule SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk, à bord de l’ISS a aussi pu jouer dans cette décision. “Nous n’avons plus besoin de leur vaisseau pour rejoindre la Station spatiale internationale”, rappelle Isabelle Sourbès-Verger pour France info. La Russie a en effet perdu le monopole des transports d’astronautes avec ses lanceurs et vaisseaux Soyouz, les Américains et Européens pouvant à nouveau partir depuis le sol américain avec les capsules Crew Dragon.

“Il y a dans les programmes spatiaux une composante de coopération mais aussi une forte composante de souveraineté”, rappelle Olivier Sanguy pour BFMTV.com, “par le spatial, un État affiche ce qu’il est capable de faire, c’est un peu une vitrine de l’excellence.”

Le spectre d’une nouvelle conquête de l’espace

Le choix du calendrier par les Russes n’a d’ailleurs rien d’un hasard: 2024 est l’année que se fixe Roscosmos pour lancer le premier module de sa propre station orbitale baptisée ROSS (Russian Orbital Service Station). Celle-ci sera, à compter de cette date, “la principale priorité” du programme spatial russe, a indiqué Iouri Borissov ce mardi. Interrogé par Le Figaro, Didier Schmitt voyait mal la Russie arrêter l’ISS “avant d’avoir une autre solution pour envoyer leurs astronautes”.

Moscou suit ici Pékin qui a d’ores déjà lancé ses premiers modules pour sa propre station spatiale chinoise. Et les deux grandes puissances vont d’ailleurs s’associer pour un projet d’une autre ampleur avec un objectif de taille dans le viseur: la Lune. Face à eux, les autres pays partenaires de l’ISS qui ont rejoint le programme Artemis avec la station en orbite lunaire Gateway dont les deux premiers modules doivent être lancés en 2024.

Une nouvelle course à l’espace est-elle lancée? “C’est un vrai débat au sein de la communauté spatiale […] la réalité est qu’on a, a minima, une émulation pour avoir une position géopolitique importante”, juge Olivier Sanguy pour BFMTV.com.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV

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Written by Milo

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