in

des plésiosaures vivaient aussi dans les rivières avec les spinosaures !



Cela vous intéressera aussi


[EN VIDÉO] Interview : cinq idées fausses sur les dinosaures
  Le cinéma et la littérature entretiennent autour des dinosaures une certaine mythologie. Ces allégations, souvent totalement erronées, ont le don de froisser les experts et les adeptes avertis. Futura-Sciences est donc parti à la rencontre d’Éric Buffetaut, paléontologue, afin de passer au crible cinq idées reçues sur les dinosaures. 

Connaissez-vous « Nessie » ? Sans doute que oui bien qu’il soit devenu nettement moins célèbre au XXIe siècle qu’au XXe. Il s’agit bien sûr du fameux monstre du Loch Ness, en Écosse ! On le représente souvent sous la forme d’un plésiosaure, l’un des animaux emblématiques de l’époque des dinosaures avec les ptérosaures, qui évoluaient dans l’air. Les plésiosaures (aussi appelés plésiosauriens) régnaient eux dans les eaux mais dans les deux cas, ces créatures n’étaient pas des dinosaures. D’ailleurs, concernant les plésiosaures, il ne s’agissait même pas de reptiles classiques comme l’indique d’ailleurs l’étymologie de « plésiosaure » : le terme est construit à partir du grec plesios, « proche de », et sauros, « lézard ». Rappelons au passage que depuis l’apparition de la classification phylogénétique, un nombre croissant de biologistes et paléontologues considèrent que le concept de « reptile » ne doit plus être utilisé dans la classification scientifique des espèces, même si le terme est encore d’usage courant en dehors.

Voilà peut-être à quoi ressemblaient les plésiosaures lorsqu’ils étaient vivants. © Julian Johnson-mortimer

Nessie n’a toujours pas été découvert et certainement il ne pouvait pas être un plésiosaure pour au moins deux raisons. Sur une photo censée montrer Nessie, son cou apparaît courbé à la verticale comme celui d’un cygne, or, c’est une impossibilité mécanique pour un plésiosaure. Enfin, les squelettes de plésiosaures découverts pour la première fois en 1823 par la chasseuse de fossiles britannique Mary Anning sont toujours associés à des sédiments marins, montrant donc que ces animaux n’étaient pas adaptés à l’eau douce, comme celle d’un environnement lacustre et donc d’un lac.

Le Maroc, un paradis pour géologues et paléontologues

Cette objection vient d’être levée suite à la découverte de fossiles de petits plésiosaures dans les strates déposées par un système fluvial vieux de 100 millions d’années, strates qui sont aujourd’hui dans le désert du Sahara au Maroc, plus précisément dans la région des Kem Kem. Il s’agit d’un vaste plateau rocheux tabulaire semi-désertique constitué d’une immense dalle couronnée de calcaire massif cénomano-turonien (Crétacé supérieur) coincée au nord-ouest par l’Anti-Atlas paléozoïque.

Ces fossiles ont été trouvés par une équipe internationale de chercheurs de l’université de Bath et de l’université de Portsmouth au Royaume-Uni, ainsi que de l’Université Hassan II au Maroc.

Comme l’explique une publication dans la revue Cretaceous Research, les restes fossilisés de plésiosaures comprennent des os et des dents d’adultes de trois mètres de long et un os de bras d’un bébé de 1,5 mètre de long. Ils laissent entendre qu’au moins une espèce de plésiosaures pouvait parfaitement vivre dans l’eau douce, aux côtés de grenouilles, de crocodiles, de tortues, de poissons et d’un mythique genre de dinosaures théropodes aquatiques appartenant à la famille éteinte des Spinosauridae : Spinosaurus. On trouve en effet des fossiles de ces animaux au Maroc dans des strates datant aussi du Crétacé.

Une autre animation, mais avec des spinosaures. © Julian Johnson-mortimer

« Les os et les dents ont été retrouvés éparpillés et dans différentes localités, pas sous forme de squelette. Donc chaque os et chaque dent sont un animal différent. Nous avons plus d’une douzaine d’animaux dans cette collection », explique Nick Longrich dans un communiqué de l’université de Bath, un des paléontologues auteur de l’article publié. Son blog donne bien des détails sur cette découverte.

L’étude des dents montre qu’elles présentent une forte usure, comme celle des spinosaures trouvés dans les mêmes strates, ce qui implique que les plésiosaures mangeaient la même nourriture et surtout qu’ils passaient beaucoup de temps dans les rivières, plutôt que d’être des visiteurs occasionnels.

Il semble donc que des plésiosaures étaient capables de tolérer l’eau douce et salée, comme certaines baleines, comme le béluga, ou encore qu’ils étaient totalement adaptés à l’eau douce comme c’est le cas de certains dauphins dans le Gange, le fleuve Yangtze ou encore en Amazonie.

Intéressé par ce que vous venez de lire ?

What do you think?

Written by Stephanie

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Costa Rica-Bénin: une mobilisation Sud-Sud au secours des mangroves

Un parti politique piloté par une intelligence artificielle au Danemark