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En Algérie, un an après les gigantesques incendies, les plaies toujours ouvertes de la Kabylie


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Un volontaire engagé dans la lutte contre les feux de forêt dans le nord de l’Algérie, le 12 août 2021.

« On a repris les fêtes de village et les mariages, mais le cœur n’y est pas. La tristesse et la peur que ça recommence sont encore là », souffle Khalifa Graichi, président du comité de village d’Aït Abdelmoumene, dans la région de Tizi Ouzou. En 2021, de gigantesques incendies avaient ravagé le nord de l’Algérie. En l’espace d’une dizaine de jours, entre le 9 et le 18 août, plus de 100 000 hectares de végétation avaient été réduits en cendres et 103 personnes avaient été tuées, parmi lesquelles 24 militaires dépêchés pour éteindre les feux, selon le ministère de la défense.

Faut-il craindre une réédition du désastre ? Dans les wilayas (préfectures) de Skikda, Sétif et Mostaganem, les feux de juin et juillet ont déjà coûté la vie à quatre personnes. « Tous les habitants sont angoissés, pas seulement ceux qui ont vécu les incendies l’an passé », s’inquiète Zahir Benkhellat, enseignant et membre de l’association SOS Animaux et Environnement, à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa.

« Tous les habitants sont angoissés, pas seulement ceux qui ont vécu les incendies l’an passé »

Très critiquées pour leur manque de réactivité et la faiblesse des moyens déployés pour faire face à la tragédie, les autorités ont adopté cette année un ensemble de mesures préventives. Un bombardier d’eau Beriev Be-200 a été loué en attendant les quatre hydravions du même modèle commandés auprès du fabricant russe et qui ne seront pas livrés avant l’année prochaine, indique le ministère de l’intérieur. Les walis (préfets) ont été chargés d’installer des points d’eau additionnels dans les principaux massifs forestiers afin de permettre aux hélicoptères de s’approvisionner rapidement en cas d’intervention. De son côté, le ministère de l’agriculture a mis en service un numéro vert pour « signaler tout danger » qui pourrait occasionner un départ de feu.

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Mais c’est trop peu pour rassurer une population encore sous le choc. « Nous avons vécu beaucoup de catastrophes naturelles : les inondations de Bab el-Oued en 2001, le tremblement de terre à Boumerdès en 2003, et l’an dernier ces feux de forêt, mais c’est comme si les pouvoirs publics ne tiraient pas de leçon, regrette Zahir Benkhellat. Ils font du replâtrage alors que nous avons besoin d’une nouvelle politique écologique en phase avec les enjeux actuels. Les lois sur l’environnement n’ont pas évolué depuis les années 1980. »

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Written by Stephanie

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