Même le retour de « Top Gun » au cinéma n’aura suffi à résoudre les problèmes du britannique Cineworld. Malgré le succès planétaire du film avec Tom Cruise, le deuxième réseau mondial de salles se plaint du peu de blockbusters programmés et prévient que le niveau de billets vendus a été faible ces derniers mois, et le restera probablement jusqu’en novembre.
« Discussions actives »
Le groupe admet en même temps que cette situation pourrait le conduire à restructurer son bilan avec une dilution pour ses actionnaires existants. Selon un communiqué relayé par les agences, le groupe mène des « discussions actives avec différentes parties prenantes » et évalue des « options stratégiques » afin de trouver des liquidités supplémentaires et de restructurer son bilan.
« Toute transaction réduisant le niveau d’endettement résulterait probablement en une dilution significative pour les actionnaires existants », a ajouté la firme britannique. A ne pas en douter, ce type d’annonce a été vertement accueillie par les investisseurs.
Mercredi, le titre a connu une journée noire à la Bourse de Londres, effaçant plus de la moitié de sa valeur et touchant son plus bas niveau depuis son introduction en Bourse en 2007.
Plus de 8 milliards de dettes
Une douche froide car, en mars encore, Cineworld se disait « bien positionné » pour profiter des sorties de films prévues pour le reste de l’année. En 2021, les revenus du groupe s’élevaient à 1,8 milliard de dollars mais ses dettes restaient supérieures à 8 milliards.
Cineworld a subi de plein fouet le choc de la pandémie. Le groupe a accumulé plus de 1 milliard et demi de pertes à cause des fermetures des salles et autres restrictions, ce qui a contribué à gonfler ses dettes.
Toutefois, cet opérateur de salles obscures souffre aussi d’une politique peu heureuse en matière d’acquisitions. Ses problèmes sont aussi liés aux engagements financiers pris en 2018 en rachetant au prix fort Regal, un réseau de salles américain. Une opération menée pour concurrencer AMC, le plus grand exploitant de salles aux Etats-Unis et dans le monde.
Litige au Canada
De plus, Cineworld se trouve sous la coupe de la décision d’un tribunal canadien lui demandant de payer plusieurs centaines de millions de dommages à Cineplex. Cineworld a fait appel de ce verdict. Le litige remonte à la mi-2020, quand l’acheteur britannique avait renoncé du rachat de son rival canadien, rompant des fiançailles décidées avant l’arrivée du Covid-19.
Véritable mastodonte, Cineworld opère dans dix pays avec plus de 9.000 salles réparties sur 750 sites. AMC, quant à lui, gère 10.600 salles sur près de 950 sites.
Comment affronter la montée des incertitudes ?
Inflation, hausse des taux d’intérêt, Ukraine et maintenant incertitude politique, les chocs se multiplient. Pour évoluer dans un environnement de plus en plus complexe, l’expertise de la rédaction des Echos est précieuse. Chaque jour, nos enquêtes, analyses, chroniques et édito accompagnent nos abonnés, les aident à comprendre les changements qui transforment notre monde et les préparent à prendre les meilleures décisions.
Je découvre les offres