Selon une récente étude, l’eau de pluie est désormais impropre à la consommation partout sur Terre, même dans les coins les plus reculés, à cause de la présence de substances toxiques et chimiques.
Avec la raréfaction de l’eau liée à la sécheresse et les restrictions d’usage, vous vous êtes peut-être posé la question en voyant les trombes de pluies tomber lors de récents orages: l’eau de pluie constitue-t-elle une solution et peut-elle être consommée?
En effet, pour réaliser des économies financières ou pour des considérations écologiques, la récupération d’eaux de pluie peut avoir le vent en poupe. Mais si son rôle est prépondérant dans le cycle de l’eau, cela ne fait pas de la pluie une eau potable pour autant.
“Strictement interdit”
Pour des raisons sanitaires, boire l’eau de pluie est interdit en France. “Il est strictement interdit de récupérer l’eau de pluie pour la consommer, car elle est contaminée”, peut-on ainsi lire sur le site service-public.
“Vous ne devez donc pas la boire, ni l’utiliser pour cuisiner ou laver la vaisselle”, poursuit le site de l’administration française.
Les autorités sanitaires considèrent que l’eau de pluie n’est pas suffisamment qualitative pour être considérée comme potable puisqu’elle présente une contamination chimique, bactérienne ou parasitaire, notamment à cause du ruissellement sur le toit ou du stockage dans une cuve.
“Il pleut des PFAS”
Au-delà, l’eau de pluie elle-même est également impropre à la consommation. En cause: les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), surnommés les “produits chimiques éternels” car ils se désintègrent extrêmement lentement. Ils sont présents dans de nombreux produits comme les emballages, les cosmétiques ou encore les produits ménagers.
Or, ces PFAS se sont répandus dans l’environnement, notamment dans l’eau. Par conséquent, selon une récente étude menée par des scientifiques de l’Université de Stockholm, l’eau de pluie est désormais impropre à la consommation partout sur Terre.
“Il pleut des PFAS”, écrit l’étude.
L’équipe de chercheurs a étudié des données compilées depuis 2010 et a montré que “même en Antarctique ou sur le plateau tibétain, les niveaux présents dans l’eau de pluie sont au-dessus des recommandations proposées de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA)”, explique à l’AFP Ian Cousins, principal auteur de l’étude.
Dangers pour la santé humaine
Une exposition qui peut être nocive pour la santé humaine. Les PFAS s’accumulent dans le corps et peuvent avoir des effets négatifs sur la fertilité et le développement du foetus. En outre, ces substances entraînent des augmentations de taux de cholestérol, des risques accrus d’obésité et de certains cancers.
Elles sont également suspectées d’interférer avec le système endocrinien et immunitaire. En effet, une récente étude montre que les PFAS pourraient avoir un impact sur la réponse immunitaire à des vaccins chez les enfants.
Le recours à l’eau de pluie est très encadré
Par conséquent, un arrêté, entré en vigueur le 21 août 2008, autorise seulement l’utilisation de l’eau de pluie à l’extérieur de l’habitation, par exemple pour arroser le jardin. À l’intérieur, l’eau de pluie peut être utilisée pour quelques usages restreints comme l’alimentation des chasses d’eau ou le lavage des sols.
L’utilisation de l’eau de pluie est également autorisée pour laver le linge, mais de manière très réglementée. Face au risque de pollution de l’eau, l’ANSES recommande qu’elle ne soit pas utilisée pour le linge des populations les plus vulnérables.