Alors que la Fonderie Horne a présenté son plan pour réduire ses émissions d’arsenic, jeudi, François Legault considère que c’est maintenant à la population de Rouyn-Noranda de dire si elle peut ou non vivre avec le «risque minime» que comporte l’exposition à une concentration moins élevée de polluants dans l’air.
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«Maintenant, l’important, c’est de consulter aussi la population», a déclaré le premier ministre en marge d’un point de presse à Sainte-Adèle, où il a présenté sa candidate dans Bertrand, France-Élaine Duranceau.
M. Legault a fait valoir que la Fonderie Horne représente 650 emplois directs à 107 000$ par année en moyenne et jusqu’à 2200 emplois indirects dans la région de Rouyn-Noranda. Il estime, pour cette raison, que la population devrait pouvoir dire si elle accepte ou non les risques pour sa santé de vivre à proximité de la Fonderie.
«Je pense que la population a le droit aussi de dire: “est-ce que je suis capable de vivre avec un risque minime pendant un certain nombre d’années?” Je pense qu’on est rendus à une étape: la parole est aux gens de Rouyn-Noranda», a lancé le premier ministre.
Gabriel Côté
La députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue a réagi au plan présenté par la Fonderie Horne pour réduire ses émissions d’arsenic, devant les membres de La Presse parlementaire, à Québec.
Si elle convient de l’importance de consulter les citoyens, la députée solidaire Émilise Lessard-Therrien estime pour sa part que les gens de Rouyn-Noranda «ne sont pas prêts à vivre avec une plus mauvaise qualité de l’air […] pour les profits d’une multinationale étrangère».
«Les gens à Rouyn-Noranda sont unanimes. Il existe une norme québécoise. Pourquoi les gens à Rouyn-Noranda n’auraient pas droit à cette norme-là […]? C’est la question qui est sur toutes les lèvres», a-t-elle déclaré jeudi devant les membres de la presse parlementaire.
Plan
Plus tôt dans la journée de jeudi, la Fonderie Horne a annoncé qu’elle investira 500 millions $ dans des projets d’amélioration pour réduire ses émissions toxiques afin d’atteindre la cible de 15 nanogrammes (ng) par mètre cube (m3) d’air d’ici cinq ans.
Cette nouvelle limite est près de sept fois plus basse que la norme actuelle, qui permet à l’usine de rejeter dans l’air jusqu’à 100 ng/m3 d’arsenic. L’entreprise n’a toujours pas de plan pour atteindre la norme québécoise de 3 ng/m3, ce qui était demandé par plusieurs intervenants sur le terrain ainsi que par les citoyens du quartier Notre-Dame.
De son côté, le premier ministre a rappelé que les experts de la Santé publique estiment qu’une concentration de 15 nanogrammes d’arsenic est «sécuritaire» pour la population. «Maintenant, la question c’est de dire combien ça va prendre de temps pour se rendre à 15 et quelles seront les cibles. Moi, je veux qu’il y ait des cibles intermédiaires», a dit M. Legault.
L’entreprise s’est justement engagée jeudi à réduire progressivement les émissions d’arsenic dans les prochaines années. Avant d’atteindre le seuil de 15 ng/m3 en 2027, la Fonderie prévoit réduire ses émissions à 65 ng/m3 pour l’an prochain, puis à 45 ng/m3 pour les années 2024 à 2026.