Quelques jours après la mort de cinq personnes dans une violente tempête qui a balayé la Corse, le conseil exécutif de l’île a alerté, dimanche 21 août, sur « les indispensables leçons à tirer » de ce drame.
« Après le temps de la gestion de crise, vient maintenant celui, indispensable, de l’analyse de fond et du retour d’expérience », insiste, dans un communiqué, le conseil exécutif de la collectivité de Corse.
Se demandant notamment si « on aurait pu mieux anticiper l’arrivée de cet orage d’une violence exceptionnelle », avec des rafales mesurées à plus de 200 km/h, jeudi matin, le conseil évoque la possibilité de « bouées de mesure au large de la Corse », qui auraient peut-être « permis de détecter la violence de la tempête avant qu’elle ne déferle sur les côtes ».
Après avoir placé la Corse en vigilance jaune aux orages mercredi, Météo-France avait basculé l’île en vigilance orange seulement quelques minutes avant que les rafales ne viennent frapper les côtes jeudi matin vers 08 h 30. Dès jeudi après-midi, l’organisme de prévisions météorologique s’était défendu de ne pas avoir activé assez tôt ce niveau d’alerte renforcé, concédant avoir été « surpris » par une situation « exceptionnelle » mais « difficilement prévisible » par ses modèles numériques.
Dans son texte, le conseil exécutif de Corse se demande également si « les baisses des effectifs au sein de Météo-France ont diminué la qualité de la surveillance, notamment en période nocturne ».
« Repenser nos systèmes d’alerte et de sécurité »
De passage en Corse jeudi et vendredi, dans les campings frappés par la tempête, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait promis que, « comme toujours », une enquête serait commandée à la Sécurité civile. Cette enquête devra « permettre de répondre à toutes ces questions et ses conclusions doivent être rendues publique dans les meilleurs délais », a insisté le conseil exécutif de Corse.
« Nous devrons repenser nos systèmes d’alerte et de sécurité », avait déclaré de son côté Emmanuel Macron vendredi soir, à Bormes-les-Mimosas (Var), à l’occasion de la cérémonie du 78e anniversaire de la libération de cette commune varoise par les troupes alliées.
Peu avant la publication du communiqué du conseil exécutif, son président, Gilles Simeoni, a de son côté annoncé, dimanche sur Twitter, avoir écrit à M. Darmanin « pour demander que toutes les explications soient fournies, notamment sur les procédures d’analyse des risques météos et celles de déclenchement des alertes ».