in

Entrevue avec Gabriel Nadeau-Dubois: factures et climat dans la mire de Québec solidaire


Québec solidaire s’attaquera aux factures des Québécois et promet un plan d’investissement historique pour favoriser le transport en commun. Le parti de gauche est en réflexion sur le seuil des «plus riches» à imposer davantage à l’aube du déclenchement des élections.

• À lire aussi: Critique de Couillard et sympathique à QS, elle se présente pour les libéraux dans Arthabaska

• À lire aussi: Autrefois rois du financement électoral, les libéraux maintenant bons derniers

Contrairement aux caquistes, libéraux et conservateurs, les solidaires ne promettront pas de baisses d’impôt en campagne. 

«La crise de l’inflation elle frappe fort mais elle est temporaire […] Pour gagner des élections aujourd’hui, promettre des baisses d’impôt qui nous empêchent de régler les problèmes de demain, ce n’est pas mon style», résume Gabriel Nadeau-Dubois, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Il promet néanmoins de livrer la bataille du portefeuille, avec plusieurs engagements qui permettront de diminuer le poids de différentes factures.

QS s’engagera à éliminer les frais dentaires ainsi que tous les frais scolaires au primaire et au secondaire, incluant le coût des programmes sportifs ou artistiques.

«Que nos écoles publiques développent des programmes particuliers pour plaire à plus de familles possibles, ce n’est pas un mal en soi. On ne peut pas mettre des barrières financières à l’entrée de ces programmes», dit-il, attablé à une brasserie artisanale de la rue Beaubien, dans son comté de Gouin.

Le parti s’engagera à diminuer de 50 % les tarifs de transport en commun et s’attaquera à d’autres factures, notamment celle du logement. «On aura des solutions pour contrôler les hausses de loyer, pour donner l’accès à la propriété», lance GND en refusant de détailler, histoire de garder quelques surprises.

Urgence climatique

Ce qui met le plus en rogne le jeune chef parlementaire de 32 ans, c’est la désinvolture, selon lui, avec laquelle le premier ministre traite l’urgence climatique.

«Pour François Legault, l’environnement, c’est un sujet comme les autres. C’est un homme qui est dépassé par son époque.»


Gabriel Nadeau-Dubois

Québec solidaire dévoilera un plan d’investissements «historiques» en transport en commun, pour que les gens de partout au Québec puissent se déplacer du point A au point B en laissant leur voiture à la maison, «pas seulement à Montréal».

Écofiscalité

Pour financer ses engagements, GND confirme une révision du système fiscal, mais nous invite à la prudence lorsqu’on lui rappelle que le parti a prôné une hausse d’impôt des Québécois gagnant plus de 100 000 $, notamment lors de la campagne de 2018.

«On a un premier ministre dont le logiciel politique est figé dans les années 1990.» – Gabriel Nadeau-Dubois

QS ne semble pas avoir encore déterminé le seuil de «richesse» qui sera utilisé cette fois-ci, et Nadeau-Dubois souligne que le parti tiendra compte du deuxième revenu du couple.

«L’objectif n’est pas d’en demander plus à la classe moyenne… alors qu’ils sont pris à la gorge.»

Chose certaine, la plateforme solidaire comprendra l’imposition d’une surtaxe sur les véhicules plus énergivores, avec une série d’exceptions pour les familles nombreuses, les travailleurs, etc.


Gabriel Nadeau-Dubois

Ceux qui font le choix d’acheter un gros cylindré de type sport, par exemple, seraient appelés à déplier.

Gabriel Nadeau-Dubois indique par contre qu’il n’a pas l’intention de s’attaquer aux véhicules récréatifs comme les motoneiges, dont les émissions demeurent marginales dans le bilan québécois des GES.

Québec solidaire expliquera en détail comment il compte atteindre un objectif de réduction de GES d’au moins 55 % par rapport aux émissions de 1990, en 2030, assez tôt en début de campagne.

«Je n’ai pas l’intention de laisser François Legault m’attaquer sur cette question très longtemps», assure le co-porte-parole solidaire.

CE QU’IL A DIT SUR…

La santé mentale postpandémie:

«Ça m’inquiète pour les jeunes. Non seulement deux années de leur jeunesse qu’on leur a enlevées, et c’est quoi l’avenir qu’on leur prépare? François Legault ne prend pas conscience de l’ampleur du défi.»

L’impact dans l’économie des promesses solidaires de hausser le salaire minimum à 18 $ l’heure et de donner quatre semaines de vacances:

«On ne réglera pas le problème de pénurie de main-d’œuvre au Québec si les gens continuent de tomber en burn-out. On ne parle pas assez de la pandémie d’épuisement professionnel, on perd du monde comme on n’en a jamais perdu.»

Sur un éventuel pont, en guise de lien de transport en commun entre Québec et Lévis (il ne dit pas non, lorsque nous évoquons un pont):

«Il n’y aura pas de tunnel autoroutier sous le fleuve […] pas de nouvelle autoroute. Mais il faut améliorer la mobilité entre les deux rives, sans encourager l’étalement urbain.»

Notre chef de Bureau parlementaire à Québec a réalisé des entrevues avec les chefs de parti à quelques jours du déclenchement officiel de la campagne électorale. Elles seront publiées une à une d’ici vendredi. Seul le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a refusé notre invitation.

Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.



What do you think?

Written by Stephanie

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

« L’intelligence artificielle fait bouger la frontière entre humain et non humain »

Il pourrait neiger sous la glace d’Europe, la lune de Jupiter