Les chaînes alimentaires s’effondrent, alors que « plus de 50 % des liens du réseau trophique des mammifères ont disparu ». Le phénomène s’accompagne, selon une étude, d’une perte de la résilience des écosystèmes. Seules quelques espèces suffiraient à faire disparaître leur stabilité.
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Les chaînes alimentaires se morcellent et se cassent. En cause, la disparition causée par l’Homme de nombreuses espèces qui y jouaient un rôle-clé. C’est ce qu’explique une étude publiée dans Science, dans laquelle des chercheurs ont étudié l’évolution des réseaux trophiques dans le monde entier sur 130.000 ans. Ces derniers correspondent à l’assemblage de multiples chaînes alimentaires qui forment comme un réseau d’interactions proie-prédateur.
« Cette approche peut nous dire qui mange qui aujourd’hui avec une précision de 90 %, explique Lydia Beaudrot, première auteure de l’étude et écologue. C’est mieux que ce que les approches précédentes ont pu faire, et cela nous a permis de modéliser les interactions prédateur-proie pour les espèces éteintes ».
Pour ses recherches, l’équipe a utilisé des algorithmes d’apprentissage automatique basés sur les documentations des interactions proie-prédateur et les traits de chaque animal. Le modèle établi a ensuite permis la simulation à l’échelle mondiale de « qui a mangé qui » durant 130.000 ans.
Les réseaux trophiques s’effondrent, mais tout n’est pas perdu
En cartographiant cette évolution des réseaux trophiques au fil du temps, les scientifiques ont réalisé un fait alarmant : ils déclinent. « Alors qu’environ 6 % des mammifères terrestres ont disparu pendant cette période, nous estimons que plus de 50 % des liens du réseau trophique des mammifères ont disparu, s’inquiète Evan Fricke, coauteur de l’étude et écologue. Et les mammifères les plus susceptibles de décliner, à la fois dans le passé et maintenant, sont la clé de la complexité du réseau trophique des mammifères ».
Mais, selon eux, tout n’est pas perdu. Car il n’y a pas que les extinctions qui ont causé le déclin des réseaux trophiques : la répartition géographique des espèces a aussi été modifiée. « La restauration de ces espèces dans leur aire de répartition historique offre un grand potentiel pour inverser ces déclins », déclare Evan Fricke.
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