Basée en Estonie, l’entreprise propose de concevoir des avatars pour parcourir les métavers avec style. Sa promesse d’interopérabilité de ces nouveaux espaces a permis de lever 56 millions de dollars.
C’est à contre-courant que Ready Player Me s’attaque au métavers. Alors que beaucoup d’acteurs multiplient les espaces virtuels, l’entreprise estonienne cherche plutôt à habiller l’ensemble de ces projets. Elle propose de concevoir des avatars interopérables qu’une personne peut conserver et intégrer au sein d’un maximum d’expériences.
Des créations utilisables gratuitement
En poursuivant son idéal de briser les frontières entre les différents univers virtuels, Ready Player Me a réussi à lever 56 millions de dollars auprès d’a16z, le 24 août. Ce fonds de capital-risque californien – également connu sous le nom Andreessen Horowitz – s’est spécialisé dans le web3, dont les métavers sont un acteur. Alors que de nombreux projets ont fait marche arrière suite au crypto-krach, a16z reste convaincu du potentiel du secteur.
A partir d’une photo ou d’un modèle prédéfini, l’outil en ligne de Ready Player Me propose à chacun d’imaginer son double numérique. Utilisateurs anonymes et développeurs professionnels sont invités à s’y essayer gratuitement. L’usage commercial des avatars – tous libres de droit – créés par ce biais sont simplement soumis à un partenariat avec l’entreprise. Ce qui pose la question de son modèle économique.
“Nous nous concentrons pour l’heure à la mise sur le marché [de notre outil], pas à sa monétisation, indique Ready Player Me dans sa foire aux questions (FAQ). Cependant, à l’avenir, nous voulons créer un magasin d’actifs numériques où les artistes, les marques et les développeurs pourront vendre des options de personnalisation pour les avatars. Les recettes seront réparties entre nous, les créateurs des ressources et les partenaires de Ready Player Me.”
Ainsi, il est d’ores et déjà possible d’acheter des éléments de personnalisation sous forme de NFT (jeton non fongible) sur la plateforme spécialisée OpenSea.
Plus de 20.000 visages scannés
La technologie est utilisée par plus de 3250 développeurs et avait déjà été soutenue en fin d’année 2021 par une première levée de fonds de 13 millions de dollars. Elle se base sur l’expérience de Wolf3D créée en 2014, indique Les Echos. Cette entreprise avait eu recours à l’apprentissage profond pour créer les animations des visages virtuels. Plus de 20.000 visages en 3D ont été scannés pour parvenir au résultat actuel.
Désormais, la liste des soutiens de Ready Player Me comprend des noms influents du secteur des nouvelles technologies, mais aussi des jeux vidéos (l’outil est adapté pour les moteurs de jeux Unity et Unreal Engine): les cofondateurs de King, Riccardo Zacconi et Sebastian Knutsson, le président de Roblox, David Baszucki, ou encore le cofondateur de Twitch, Justin Kan.
Hasard du calendrier, la deuxième levée de fonds de la société intervient quelques jours après la réaction de Mark Zuckerberg sur les moqueries autour de son avatar dans Horizon Worlds. Pour annoncer l’ouverture de son métavers en France et en Espagne, le patron de Meta avait publié une photo, particulièrement critiquée, de son avatar devant la tour Eiffel et la Sagrada Familia.