Artemis est le nom du programme américain de retour sur la Lune, l’une des grandes priorités de la Nasa pour les nombreuses années à venir. Sa première mission doit décoller lundi.
C’est la première mission vers le retour de l’Homme sur la Lune, et à terme, la conquête de Mars. Artemis I doit décoller ce lundi, sans équipage. La mission porte le nom du programme américain de retour sur la Lune, Artemis, et ambitionne d’envoyer lors des suivantes la première femme et la première personne de couleur sur la surface lunaire.
La mission Artemis 1 doit tester sans équipage la nouvelle fusée géante de la Nasa, baptisée SLS, et la capsule Orion à son sommet, afin de s’assurer qu’elles pourront bien transporter des astronautes en toute sécurité à l’avenir. Orion ira se placer en orbite autour de la Lune avant de revenir sur Terre.
“Un nouveau grand pas vers l’exploration spatiale”
Le décollage du vaisseau Orion est prévu lundi, si la météo le permet, depuis le centre spatial Kennedy en Floride, aux États-Unis, avec la fusée Space Launch System (SLS) de la Nasa. Le voyage doit durer 42 jours, 3 heures et 20 minutes, avec un retour prévu le 10 octobre.
Pour Jean-Loup Chrétien, spationaute au CNES et premier Français dans l’espace, la mission Artémis “est un nouveau grand pas vers l’exploration spatiale”.
“On rouvre à nouveau les grandes portes de l’espace”, se réjouit-il au micro de BFMTV.
Orbite de la Lune
Au bout de deux minutes de vol, les propulseurs retomberont dans l’océan Atlantique. Après huit minutes, l’étage principal, de couleur orange, se détachera à son tour. Ne restera plus que le vaisseau Orion, dont les panneaux solaires seront alors déployés, accroché à l’étage supérieur de la fusée (ICPS). Après un tour de la Terre, ce dernier fournira l’ultime poussée qui placera Orion sur la trajectoire de la Lune, environ 1h30 après le décollage – avant d’être largué lui aussi.
Le vaisseau ne sera alors plus constitué que de la capsule où se trouveront à l’avenir les astronautes, propulsée par un module de service construit par l’Agence spatiale européenne (ESA). Il mettra plusieurs jours pour atteindre la Lune, dont il s’approchera à son arrivée à seulement 100 km. “Cela va être spectaculaire, nous retiendrons notre souffle”, a déclaré Rick LaBrode, directeur de vol de la mission.
La capsule sera ensuite placée sur une orbite distante, où elle réalisera un tour et demi de la Lune en un peu plus de deux semaines. Elle ira jusqu’à 64.000 km derrière la Lune – un record pour une capsule habitable. Puis après être repassée près de la Lune pour profiter de son assistance gravitationnelle, elle entamera le chemin du retour.
Tester le bouclier thermique de la capsule
L’objectif numéro 1 de la mission est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit: 5 mètres de diamètre. À son retour dans l’atmosphère terrestre, il devra supporter une vitesse de 40.000 km/h et une température de 2800°C.
Le vaisseau sera freiné jusqu’à 480 km/h par l’atmosphère, puis 32 km/h par une série de parachutes, jusqu’à son amerrissage au large de la ville californienne de San Diego. Des plongeurs y attacheront des câbles pour le remorquer en quelques heures jusqu’à l’intérieur d’un navire de la marine américaine.
À l’intérieur de la capsule, le passager sera un mannequin, baptisé Moonikin Campos, installé dans le siège du commandant et vêtu de la nouvelle combinaison de la Nasa. Il enregistrera l’accélération et les vibrations subies.
Également à bord: deux bustes de femmes, nommés Helga et Zohar, et composés de matériaux imitant les os ou même les organes humains. L’un sera vêtu d’une veste anti-radiation, l’autre non. Des capteurs permettront d’évaluer les taux de radiations reçues, notamment dans l’espace lointain, ou elles sont bien plus importantes.