Cela vous intéressera aussi
[EN VIDÉO] Un milliard d’années résumé en 40 secondes : la tectonique des plaques Des chercheurs ont modélisé les mouvements des plaques tectoniques lors du dernier milliard d’années.
Parmi les manifestations de la tectonique des plaques et de la formidable migration des continents au cours du temps, les chaînes de collision sont certainement les plus emblématiques et les plus visibles dans le paysage. L’Himalaya, qui abrite le plus haut sommet du monde, résulte ainsi de la collision du continent indien avec l’Asie. Cet événement représente l’un des épisodes tectoniques majeures de l’histoire géologique « récente ». Car il y a 200 millions d’années, la situation était bien différente de celle d’aujourd’hui.
L’analyse des mouvements des continents, par le biais des anomalies magnétiques enregistrées par les fonds océaniques, nous apprend en effet qu’au Trias, l’Inde était localisée bien plus au sud, au sein du supercontinent Gondwana, lequel commence alors à se fragmenter. Entre le nord du bloc indien et le continent eurasiatique se trouve un immense océan aujourd’hui disparu : l’océan Téthys.
L’Himalaya, résultat de la folle course de l’Inde vers le nord
C’est la double action de l’ouverture de l’actuel océan sud-ouest indien et la fermeture de la Téthys qui va entraîner la rapide migration de l’Inde vers le nord. Rapide, c’est encore peu dire. Car l’Inde va ainsi se déplacer à une vitesse assez exceptionnelle de 20 cm/an ! Une course folle qui l’amène très rapidement au contact de l’Asie. La violente collision qui va soulever toute la région et donner naissance à l’Himalaya mais plus globalement à l’aire Hindu Kush-Himalaya va ainsi débuter il y a environ 60 millions d’années.
Depuis longtemps, les scientifiques s’intéressent aux moteurs de cette fulgurante migration continentale. Parmi les modèles proposés, celui d’une double subduction. Une hypothèse qui vient d’être étayée par une étude récente, publiée dans Science Advances.
Non pas un, mais deux plans de subductions successifs
L’équipe de chercheurs chinois a en effet mis en évidence la présence, dans le manteau supérieur situé sous la région du Myanmar, dans l’est de la chaîne, des restes d’anciens slab. Un slab représente la partie de la plaque entrée en subduction, c’est-à-dire qui est passée sous la plaque chevauchante.
En imageant avec précision la partie supérieure du manteau dans cette région, grâce aux ondes sismiques et au déploiement d’un nouveau réseau de stations sismiques, les scientifiques ont pu observer pour la première fois la présence, non pas d’un, mais de deux plans de subduction parallèles, plongeant dans les profondeurs du manteau au niveau de la suture de l’ancien océan Téthys.
Le slab situé le plus à l’ouest, qui se caractérise par une zone de forte vitesse en comparaison de celle des roches du manteau, était déjà identifié par de précédentes études et représente le système de subduction actuellement actif. Car l’indentation de l’Inde dans l’Eurasie est toujours en cours, même si la vitesse de convergence est bien inférieure à ce qu’elle était il y a 60 millions d’années.
Mais les chercheurs chinois viennent d’identifier un deuxième plan plongeant vers l’est, situé en avant du premier. L’anomalie de vitesse associée est observable jusqu’à 300 km de profondeur. Pour les scientifiques, il s’agit là de la signature d’un ancien slab, aujourd’hui inactif qui aurait participé à la fermeture de l’océan Téthys il y a environ 40 millions d’années.
Cette nouvelle découverte a naturellement des implications sur les modèles tectoniques jusque-là utilisés pour illustrer la convergence de l’Inde et de l’Eurasie. Elle permet notamment d’expliquer migration rapide de l’Inde vers le nord.
Le village reculé de Lingshed dans le Zanskar Le Ladakh, c’est la région d’Inde à l’altitude moyenne la plus élevée. Elle se situe en grande partie à plus de 3.000 mètres d’altitude. Le Zanskar voisin correspond, avec une altitude dépassant les 4.000 mètres, à la plus haute vallée peuplée de l’Himalaya.Dans ces régions, le rythme de la vie s’organise autour des travaux des champs. Élaborés et améliorés de génération en génération, les canaux d’irrigation permettent d’acheminer l’eau aux différentes cultures. L’orge, le blé et les pois sont la base de l’alimentation pour ces peuples d’altitude. Cette mosaïque de champs cultivés fait de chaque village — ici celui de Lingshed, habité depuis près de mille ans — une oasis de verdure pendant les trois mois d’été. © Erik Lapied, tous droits réservés
Le Monastère de Likir un joyau du bouddhisme Le monastère de Likir Gompa a été construit en 1065. Il se dresse à plus de 3.500 mètres d’altitude, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale du Ladakh. Il abrite une belle collection de Thangkas, des manuscrits anciens et des costumes traditionnels. Et il offre à ceux qui s’y aventurent, une vue imprenable sur la vallée de Nubra. On y trouve aussi une magnifique statue du golden Meutraya Bouddha, le plus ancien Bouddha doré de la région.La visite du monastère de Likir vaut également par l’ambiance spirituelle particulière qui y règne. Chaque jour, les moines alternent entre prières et tâches quotidiennes nécessaires au bon fonctionnement de celui-ci. Ici, un moinillon sert du thé salé aux Lamas pendant le festival bouddhiste de Dasmotches. © Erik Lapied, tous droits réservés
Porteur : un métier à risque Le métier des porteurs est d’accompagner les grimpeurs étrangers dans leur quête de l’Himalaya. Acheminant leur nourriture et leur matériel. Traditionnellement montagnards locaux endurants, ils sont souvent aujourd’hui remplacés par des adolescents sans expérience qui risquent leur vie… pour la gagner.Ici, les porteurs Lobsang et Stanzin. Ils sont expérimentés. Ils vivent à Pishu. Ils quittent le Zanskar par le Tchadar, le fleuve gelé, pour rejoindre la ville de Leh à 100 km. Il neige sans discontinuer depuis cette nuit et cela rend le périple dangereux. Outre le fait de provoquer des avalanches, la neige masque l’état de la glace. Il devient indispensable pour Stanzin de la sonder avec son bâton à chaque pas, pendant que Lobsang égraine son chapelet en récitant des prières. On ne s’aventure jamais seul sur le fleuve gelé. © Erik Lapied, tous droits réservés
Le jeune Angmo se voit déjà médecin Angmo, que l’on voit ici au premier plan, n’a que 13 ans. Il étudie à Leh, la capitale du Ladakh perchée à 3.500 mètres d’altitude. Son rêve : devenir médecin !En attendant de décrocher son diplôme, il participe aux corvées du village de Lingshed. Et il remonte ici, dans son dos, une poutre de 14 kg.Le rôle des hommes est d’acheminer le bois sur le fleuve gelé jusqu’à l’aplomb du village. Les femmes prennent ensuite le relais pour porter planches et poutres qui serviront à la construction de l’école et à la réfection de la nonnerie. Cent-cinquante bénévoles se mobilisent pour la collectivité. © Erik Lapied, tous droits réservés
Namgyal, le rire toujours aux lèvres Il raisonne encore le rire de Namgyal dans les gorges du Tchadar. Ce père de famille est l’un des 150 hommes qui ont porté le bois sur le fleuve gelé pour le rapprocher du village de Lingshed où il était attendu. Après plusieurs heures à tirer les chargements sur la glace, une petite pause permet à chacun de se restaurer autour d’un thé salé au beurre. La tsampa, farine d’orge grillée, est la base de l’alimentation des Zanskarpas. Elle fait aussi partie intégrante des rituels bouddhistes tibétains. Pour amuser le photographe, Namgyal s’en est saupoudré le nez. © Erik Lapied, tous droits réservés.
Dans la tradition du Zanskar : le mélange des générations Trois générations vivent sous le même toit. Chomdan, à droite, vit dans la maison de sa femme Dolma avec leurs quatre enfants et son beau-père, Mémé Tsering. Mémé est un scripte réputé auprès des monastères pour sa qualité calligraphique. Il confectionne lui-même son papier avec des herbes. Il fait son encre avec de la suie et parfois même avec des feuilles d’or pour certains textes sacrés. C’est aussi lui qui a tissé cet habit traditionnel, la goncha, avec de la laine de chèvre et de yack. © Erik Lapied, tous droits réservés
Au Zanskar, la vie se modernise Dans la famille de Dolma, Mémé Tsering est décédé. Chomdan, le père de famille, s’absente plusieurs mois par an pour chercher du travail. À Leh, il se fait embaucher comme guide ou porteur par les treckeurs. Avec son salaire, il finance une partie de la scolarité de deux de ses fils. Il apporte également à la famille des vêtements et des denrées de la ville. © Erik Lapied, tous droits réservés
Deux femmes, deux cultures… deux amies Le visage marqué par une vie rustique, tanné par le soleil et l’altitude, Abi Chumik — la grand-mère de la source — n’a pas pu avoir d’enfant. C’est donc elle, qui, malgré son âge, emmène chaque été son troupeau dans les bergeries éloignées du village pour permettre à son mari de cultiver leurs quelques lopins de terre sans le risque de voir piétiner et manger leurs cultures.Véronique a rejoint Abi Chumik à une journée de marche de Zangla, dans son doksa, un abri de pierre. Deux femmes, deux générations, deux destins, deux cultures, l’une de l’Himalaya, l’autre des Alpes, liées par plusieurs années d’amitié. © Erik Lapied, tous droits réservés
Des nouveaux venus à la bergerie du village Dans le Zanskar, au cœur de l’Himalaya, les villageois vivent notamment de l’élevage de troupeaux de yaks, de chèvres et de moutons.Le photographe nous fait pénétrer ici au cœur d’une bergerie. Chaque soir, les enfants bergers ramènent les troupeaux au village pour la traite. Avec le lait, les femmes font du beurre, du fromage et du yaourt. © Erik Lapied, tous droits réservés
Porteurs de bois, des chemins toujours dangereux Sonam vit dans le petit village de Skyumpata. Ici, pas plus d’une vingtaine de maisons. Chaque hiver, avec deux de ses voisins, ils s’aventurent sur le fleuve gelé pour remonter des vallons inhabités des troncs d’arbres centenaires qui serviront de poutres pour leurs maisons. Plusieurs hivers seront nécessaires pour ramener assez de bois.
Des bottes de l’armée indienne pour remplacer les chaussures traditionnelles Au cœur de l’Himalaya, dans les régions du Ladakh et du Zanskar, les bottes de seconde main de l’armée indienne ont remplacé les chaussures traditionnelles en cuir de yack et poil de chèvre. Ces bottes militaires sont achetées sur le marché de Leh, la plus grande ville du Ladakh où les Zanskarpas trouvent aussi d’occasion des duvets, des bonnets, des guêtres et bien d’autres matériels. © Erik Lapied, tous droits réservés
Intéressé par ce que vous venez de lire ?