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Station orbitale, base au sol… La Chine aussi compte aller sur la Lune


Le lancement de la mission Artemis I de la Nasa, décalé ce lundi après un problème technique, doit être le coup d’envoi d’un programme qui doit ramener l’être humain sur la Lune à l’horizon 2025. Mais les Américains ne sont pas les seuls à lorgner sur l’astre, et les Chinois entendent bien leur faire concurrence.

C’est finalement partie remise. Ce lundi, la Nasa – assistée des Européens de l’ESA – devait lancer sa mission Artemis I dans l’espace, et inaugurer ainsi un programme visant au retour de l’être humain sur la Lune à l’horizon 2025. Ce contretemps dû à une fuite de moteur ne change cependant rien au projet: les Américains ont bien l’intention de préparer un nouvel alunissage habité à court-terme. Mais ils ne sont pas les seuls. Ainsi, les Chinois se sont également fixé l’objectif d’atteindre la lune – ce qui constituerait une première pour eux. Et la feuille de route est déjà prête.

Un projet né d’une désillusion

Plus discret pour l’heure et obéissant à un rythme plus lent, le projet chinois n’est pas moins ambitieux. Le 24 juillet dernier, la Chine a projeté dans l’espace le deuxième des trois modules qui composeront sa propre station spatiale auprès de la Lune – une installation baptisé Tiangong ou “Palais céleste” – dont les Chinois espèrent qu’elle sera opérationnelle dès la fin de cette année. Une semaine plus tard, la Chine est de surcroît parvenue à placer trois de ses taïkonautes dans ce module.

Une réussite qui masque avantageusement une désillusion: car si la Chine s’est lancée dans l’aventure d’une telle construction, c’est que les États-Unis lui ont fermé à double-tour la porte de la Station spatiale internationale (ISS).

La Chine veut sa base lunaire dans les années 2030

L’exclusion semble en tout cas avoir dopé la recherche chinoise. Selon les succès en la matière listés ici par Les Echos, la Chine s’est d’abord imposée, en 2019, comme le premier pays à poser une sonde, accompagnée d’un mini-Rover, sur la face cachée de la Lune. L’année suivante, elle en ramenait un prélèvement de son sol.

Son dernier Livre blanc condensant ses réussites et objectifs dans sa course à l’espace, paru au moins de janvier, a encore fait grimper les espoirs nationaux d’un cran. L’ouvrage a en effet fixé à la décennie 2030 la date – encore imprécise – de l’alunissage habité chinois.

Et encore, la résolution de la Chine ne s’arrête pas là. Le pays compte établir une Station internationale de recherche lunaire, c’est-à-dire une base au sol. Une base qui serait à l’origine “probablement automatique, dans laquelle il n’y aurait que des robots, et ensuite ils essayeront d’y envoyer des taïkonautes”, a détaillé Isabelle Sourbès-Verger, spécialiste des politiques spatiales et directrice de recherche au CNRS, auprès de La Croix.

La Russie n’est pas loin

Des taïkonautes, mais pas que. Ceux-ci devront faire de la place à quelques cosmonautes, car la Russie est associée au projet comme l’a noté ici Futura Sciences qui relève que la station sera chargée d’exploiter les ressources minérales lunaires, et d’offrir un habitat à une présence humaine permanente à partir de la période 2036-2040.

Le partenariat russe marque enfin une nouvelle bascule géopolitique. Le 26 juillet dernier, Iouri Borissov, patron de l’agence Roscosmos, a annoncé la fin de la participation de la Russie à l’ISS “après 2024”. Le calendrier chinois voit en effet bien plus loin.

Robin Verner

Robin Verner Journaliste BFMTV

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Written by Milo

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