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Le ralentissement de l’économie ébrèche la dynamique du cloud


Les crises économiques mondiales ne se ressemblent pas pour le « cloud computing ». A peine naissante en 2008, l’informatique en ligne était parvenue à s’introduire dans les grandes entreprises en se présentant comme un moyen d’optimiser les coûts. Plus besoin d’investir dans des serveurs, la facture annuelle était plus légère. Presque quinze ans plus tard, les champions du secteur craignent des effets plus négatifs de la récession à l’horizon.

Les résultats financiers publiés cet été annoncent la couleur. Par exemple, le numéro un mondial du cloud Amazon Web Services – une filiale du géant de l’e-commerce – a enregistré des revenus en hausse de 33 % d’avril à juin, comparé à l’année précédente. Loin d’être catastrophique avec 19,7 milliards de dollars de recette en trois mois, cette performance est toutefois 4 points en dessous des +37 % du printemps 2021. Certes, ce chiffre baisse depuis des années, mais jamais aussi rapidement.

Amazon et Microsoft à petit tempo

En compétition avec Amazon, Microsoft Azure a, lui, encaissé une perte de 10 points de croissance à la même période. Les ventes du cloud de Microsoft ont bondi de 40 % mais ce taux de croissance était de 50 % il y a un an. Chez Google, la dynamique semble aussi retenue. Le chiffre d’affaires de Google Cloud a franchi la barre des 6 milliards de dollars en trois mois et progressé de 35 %, mais le rythme n’atteint pas l’augmentation de 53 % de l’an passé. A eux trois, Amazon, Microsoft et Google tiennent 65 % du marché mondial du cloud d’après Synergy Research.

Selon le cabinet d’étude spécialisé, le marché total du cloud aurait enregistré une croissance de 29 % au second trimestre de 2022, contre 37 % l’an passé. Seuls quelques outsiders comme Oracle et IBM sont parvenus à accélérer sur un an au cours du trimestre. Le français OVHcloud a, lui, généré 33 millions d’euros de chiffre d’affaires grâce à ses offres de cloud mutualisé entre plusieurs clients, soit une croissance de 50 % sur un an, sur un total de 202 millions d’euros de recettes.

L’effet du dollar fort

Devenues en 2020 le symbole de la toute-puissance de la tech quand elles affichaient une croissance insolente en pleine pandémie mondiale, les plateformes d’hébergement de données semblaient jusqu’ici insensibles aux désillusions de l’après-Covid connues par Zoom ou Netflix sur leur chiffre d’affaires ou leur nombre d’abonnés. Ce n’est plus le cas.

Dans un secteur largement dominé par des sociétés américaines, le renforcement du dollar sur les marchés monétaires explique en partie le ralentissement en cours. « Les fournisseurs de cloud ne sont certainement pas à l’abri de l’impact des variations de change. Cependant, le fait est que la croissance du cloud continue à des taux vraiment impressionnants », écrit dans une note John Dinsdale, analyste en chef chez Synergy Research.

Mais les entreprises commencent aussi à questionner leurs factures de cloud alors que ces dernières sont devenues de gros morceaux dans leurs budgets informatiques. C’est encore plus vrai quand l’inflation menace le porte-monnaie des consommateurs et que la montée des taux d’intérêt renchérit le coût des investissements.

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Written by Germain

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