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pourquoi les Américains ne retourneront pas sur la Lune avant 2025, voire 2028 ?



Bien avant la passe d’arme judiciaire entre la Nasa et Blue Origin au sujet du contrat de l’atterrisseur lunaire des missions Artemis (Human Landing System, HLS) attribué à SpaceX, contraignant la Nasa et SpaceX à stopper le développement de l’atterrisseur, de nombreux spécialistes du secteur spatial doutaient, voire étaient convaincus, que le retour sur la Lune dès 2024 était impossible.

Après que la Court of Federal Claims a rejeté la plainte de Blue Origin, la Nasa a convié la presse afin de présenter le nouveau calendrier du programme Artemis et a fixé à 2025 la date du retour des américains sur la Lune. Dans… trois ans donc ! Et étant donné le travail de développement, de qualification et de certification qu’il reste à réaliser, tant d’optimisme est pour le moins étonnant.

SpaceX et Elon Musk sont encore plus optimistes puisqu’ils proposaient il y a peu un retour sur la Lune, dès 2024 ! Soyons réalistes. Au mieux, 2025 pourrait être l’année d’une répétition générale d’une mission habitée sur la Lune, sans alunissage donc. La première mission habitée pourrait avoir lieu en 2028, voire 2027 si la Nasa obtient les budgets suffisants pour financer les retards qui s’annoncent.

Retards et dépassement de budget n’empêcheront pas le retour sur la Lune

Sur la base des retards moyens des grands programmes de la Nasa liés aux vols habités, on peut s’attendre à ce que l’atterrisseur lunaire, qui posera les astronautes sur la Lune, accuse un retard de plus de trois ans, alors que SpaceX et la Nasa sont convaincus de pouvoir le réaliser avant ! Cela dit, après plus de 50 ans d’attente (Apollo 11 s’est posé en juillet 1969 sur la Lune), nous ne sommes évidemment pas à trois ou quatre années près. Quant au lanceur lourd SLS, qui « vole » de records en records concernant les dépassements de budget et les retards par rapport aux plannings initiaux, on peut se demander si la mission Artemis 1, prévue le 12 février 2022, ne sera pas une nouvelle fois reportée de quelques mois.

Quoi qu’il en soit, au delà des déclarations officielles, la Nasa se prépare discrètement à différents scénarios de retards pour palier les difficultés budgétaires. Il est déjà question d’utiliser Artemis III pour effectuer un survol supplémentaire de la Lune plutôt qu’une mission d’atterrissage lunaire si les systèmes nécessaires ne sont pas disponibles à temps. Autre scénario, l’abandon du SLS — un gouffre financier — au profit d’autres alternatives commerciales comme le Starship de SpaceX ou le New Glenn de Blue Origin. Un scénario seulement envisageable après les deux premières missions habitées. 

Comme l’a récemment souligné le GAO, l’équivalent américain de la Cour des comptes française, une seule mission Artemis coûtera 4,1 milliards de dollars à la Nasa. On compte 1,3 milliard de dollars pour Orion, dont 300 millions de dollars pour le module de service fourni par l’Agence spatiale européenne dans le cadre d’un accord de troc auxquels s’ajoutent 2,2 milliards de dollars du coût d’utilisation d’un SLS qui plus est n’est pas réutilisable.

Quant aux coûts des systèmes sols, ils sont estimés à près de 570 millions de dollars. Si, à court terme, le SLS est le seul lanceur capable de lancer Orion et ses 27 tonnes à destination de la Lune, il ne fait guère de doute que la Nasa pourrait être contrainte de l’abandonner pour les vols habités, le réservant aux seules missions d’explorations lointaines.

En conclusion, on aimerait que l’Agence spatiale européenne soit confrontée à ce type de problème et un grand merci à la Nasa de retourner sur la Lune.

Le retour des Américains sur la Lune est repoussé à 2025

Article de Gaspard Salomon publié le 10/11/2021

L’Agence spatiale américaine a annoncé ce mardi 9 novembre que le retour d’astronautes sur le sol lunaire, dans le cadre du programme Artemis, n’aurait pas lieu avant 2025. En cause, un problème judiciaire concernant le développement du futur alunisseur et un manque de fonds attribués par le Congrès ces dernières années.

La dernière fois qu’un humain a posé les pieds sur le sol lunaire remonte à près de 50 ans, en 1972 (Apollo-17). Le programme Artemis vise à renouveler l’exploit, et est destiné à long terme à établir une présence humaine viable sur la Lune et à préparer des missions vers Mars. Mais le programme, regroupant la Nasa et la société SpaceX, a été retardé, entre autres à cause d’un litige judiciaire opposant la Nasa à Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos. SpaceX et Blue Origin étaient en compétition lors de la sélection du constructeur de l’alunisseur, et cette dernière estimait le processus de sélection inéquitable. La construction de l’alunisseur Starship de SpaceX avait été mise en pause. Le manque de fonds délivrés par le Congrès avait également été pointé du doigt, d’autant plus que la Nasa a annoncé une augmentation de 39 % du coût du programme, d’un budget de 6,7 à 9,3 milliards de dollars. 

Une première mission test début 2022

Bill Nelson, administrateur de la Nasa, a annoncé la première mission test sans astronaute pour février 2022. La première mission du programme avec des astronautes à bord, Artemis-2, mais qui n’atterrira pas sur la Lune, est désormais prévue pour mai 2024 (retardée d’environ un an). Ce vol dépassera déjà les records de l’exploration spatiale, puisque la mission ira près de 65.000 kilomètres au-delà de la Lune, plus loin qu’aucun humain n’a jamais été. L’arrivée d’astronautes sur le sol lunaire n’est quant à elle pas prévue avant 2025.

Nasa : pourquoi le retour sur la Lune ne se fera pas en 2024 ?

Article de Rémy Decourt, publié le 15 août 2021

La date du retour sur la Lune, actuellement fixée à fin 2024, est aujourd’hui impossible à tenir. Seule la Nasa semble encore vouloir y croire ! Plusieurs éléments clés du programme Artemis sont très en retard sur leur planning. Hier, la Nasa a appris que les combinaisons des astronautes qui marcheront sur la Lune ne seront pas prêtes, au mieux, avant avril 2025. Notre avis sur la question. 

De nombreux éléments du programme Artemis de la Nasa accusent des retards qui rendent impossible le retour sur la Lune dès 2024. Nous l’avons souvent écrit ces derniers mois dans nos articles et mis en doute la capacité de la Nasa à envoyer des Hommes sur la Lune à cette date. SLS, Orion, atterrisseur lunaire et Gateway…, tous ces programmes clés sont très en retard sur leur planning initial. Si certains ralentissements se justifient par les conséquences de la crise sanitaire de la Covid-19, d’autres s’expliquent par des difficultés de financement et des problèmes techniques bien plus compliqués que prévus.

Aujourd’hui, s’ajoute le retard dans le développement des futures combinaisons Artemis. Un rapport du Bureau de l’inspecteur général de laNasa (Office of Inspector General, OIG) a conclu que cette nouvelle génération de combinaisons spatiales, appelée Exploration Extravehicular Mobility Unit (xEMU), ne sera pas prête en 2024. Au mieux, la Nasa pourra les recevoir dans le courant de l’année 2025, mais pas avant avril 2025. Pour justifier ce retard, la pandémie de Covid-19 est évidemment mise en avant (elle a bon dos). Mais ce sont surtout des difficultés techniques imprévues qui sont majoritairement responsables de ce programme démarré il y a bientôt 15 ans.

Pour comprendre la complexité de la tâche, il faut savoir que ces futures combinaisons seront la norme pour l’ensemble des activités d’exploration habitées de la Nasa. Elles seront donc utilisées en orbite basse autour de la Terre, à bord de l’ISS et du Gateway, pour marcher sur la Lune mais aussi sur Mars et sur des astéroïdes. Le coût de développement de cette combinaison est estimé à environ un milliard de dollars.

La date de 2024 impossible à tenir

Ce retard de plusieurs mois n’est évidemment pas « catastrophique » pour le programme Artemis. Depuis la fin des années 70, les États-Unis attendent de retourner sur la Lune ! 50 ans plus tard, la Nasa n’est pas à quatre ou cinq années près ! L’essentiel est que l’effort pour retourner sur la Lune se poursuive. Et il se poursuivra, a confirmé le président Biden quelques mois après son entrée en fonction.

Étonnamment, la Nasa prévoit toujours un retour sur la Lune dès 2024. Cela dit, il ne fait guère de doute que, d’ici quelques temps, l’agence mettra à jour son calendrier et reconnaîtra que 2024 n’est plus un objectif. Sauf à penser que la Nasa reçoive un budget complémentaire pour financer et rattraper le retard pris, elle annoncera un report de plusieurs années qui dépendra du financement qu’elle obtiendra de l’administration Biden. Les plus optimistes parieront sur 2026 tandis que les plus pragmatiques, comme nous, se contenteront de 2028.

On notera qu’Elon Musk a proposé l’aide de SpaceX pour développer ces combinaisons dans les délais. Sans commentaire.

La Nasa a dévoilé les combinaisons des astronautes qui marcheront sur la Lune

Article de Futura avec l’AFP Relaxnews publié le 19/10/2019

Dans le cadre de la mission Artemis, prévue en 2024, les futurs astronautes équipés de nouvelles combinaisons devraient évoluer plus librement sur la Lune. Présentées mardi par la Nasa, ces combinaisons déclinées en deux modèles, plus légères et plus ergonomiques, et adaptées à l’environnement, seront unisexes et conviendront à toutes les tailles.

Moins de rigidité pour des mouvements plus fluides, les combinaisons que mettront les astronautes américains pour marcher sur la Lune dans plusieurs années dans le cadre du programme Artemis ont été présentées mardi par la Nasa. Ce sont encore des prototypes qui n’ont pas été testés dans l’espace et dont la conception doit être finalisée. Le retour d’humains sur la Lune est officiellement prévu pour 2024 avec la mission Artemis 3, même si ce calendrier reste incertain en raison de retards et de problèmes de financement. Les combinaisons ne devraient pas être prêtes avant 2023.

Devant un immense drapeau américain au siège de l’agence spatiale américaine à Washington, des ingénieurs ont enfilé les combinaisons devant la presse. Les précédentes combinaisons pour marcher sur la Lune dataient des missions Apollo (1969-1972). Ce sont de véritables minivaisseaux spatiaux fournissant de l’oxygène à l’astronaute, recyclant l’air, régulant la température interne et protégeant des radiations. Les ingénieurs de la Nasa travaillent depuis des années à une version améliorée, en particulier pour l’élimination du dioxyde de carbone.

Il y aura deux combinaisons, l’une pour marcher sur la Lune, l’autre pour le trajet Terre-Lune

Il y aura en fait deux combinaisons : l’une pour marcher sur la Lune, blanche avec des bandes bleues et rouges, baptisée « xEMU » (acronyme anglais d’Unité mobile d’exploration extravéhiculaire). Et l’autre pour le trajet entre la Terre et la Lune, plus légère et de couleur orange, baptisée « Orion Crew Survival Suit », soit la combinaison de survie pour l’équipage de la capsule Orion.

Des combinaisons unisexes et conçues pour toutes les tailles

La combinaison xEMU sera plus flexible, ont démontré les ingénieurs de la Nasa. « Souvenez-vous, durant les années Apollo, Neil Armstrong et Buzz Aldrin sautillaient comme des lapins sur le sol lunaire. Désormais, nous pourrons marcher sur le sol lunaire », a expliqué Jim Bridenstine, l’administrateur de la Nasa. Et comme l’ingénieure Kristine Davis l’a montré, les astronautes auront les bras beaucoup plus libres de leurs mouvements. Ils pourront atteindre au-dessus de leur tête, ce qui n’était pas possible avec les combinaisons d’Apollo. Et ils pourront se baisser facilement pour ramasser des pierres lunaires, sans risquer de perdre l’équilibre et de tomber. Autre grande innovation, la nouvelle combinaison est conçue pour convenir à toutes les tailles, et pour les hommes comme les femmes.

Vers des combinaisons spatiales plus confortables

Article de Rémy Decourt paru le 06/09/2013

Engoncés dans leurs combinaisons spatiales, les astronautes en activité extravéhiculaire sont protégés du vide de l’espace mais au prix d’efforts physiques importants. D’où l’idée de l’entreprise italienne Dainese, associée à une équipe du MIT, de rendre ces combinaisons plus confortables.

Pour protéger les astronautes du rayonnement spatial, des amplitudes thermiques et de lui permettre de respirer, les combinaisons spatiales sont constituées de plusieurs couches. Cela rend leur structure encombrante et rigide avec un risque important de provoquer des traumatismes physiques. Il n’aura échappé à personne que les combinaisons spatiales actuelles handicapent les astronautes lors de leurs activités extravéhiculaires et limitent leur dextérité de sorte que chaque mouvement, anodin sur Terre, devient un gros effort vite dans l’espace.

Dainese, une société italienne spécialisée dans l’équipement des motards, s’est saisie du problème, espérant des retombées possibles pour la confection de ses propres combinaisons terrestres. Son centre technologique associé au professeur Dava Newman de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) travaillent au développement de protections à placer dans la sous-combinaison des astronautes.

Cette sous-combinaison est destinée à contrôler la température corporelle de l’astronaute de façon à le maintenir à la bonne température. Tournant autour de la Terre à quelque 27.000 kilomètres par heure, il passe du jour à la nuit toutes les 90 minutes environ. Dans l’ombre, la température chute rapidement à -100°C tandis qu’au Soleil, elle remonte, tout aussi vite, pour atteindre plus de 100 degrès.

Futura dans les Étoiles, c’est le rendez-vous incontournable des amateurs d’astronomie et d’espace. Tous les 1ers du mois, retrouvez-nous pour un tour complet des éphémérides du mois, avec des conseils pour observer au mieux ce qu’il se passe dans le ciel. Un épisode spécial publié tous les 15 du mois vous proposera d’en apprendre plus sur un objet ou un événement particulier qui marquera l’actualité astronomique et spatiale.

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Written by Stephanie

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