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Une flottille de satellites avec une résolution de 30 cm pour « capturer des événements rapides et émergents de manière très détaillée »



L’utilité des données d’observation de la Terre n’est plus à démontrer. Planet, un des principaux fournisseurs d’imagerie satellitaire, l’a bien compris. La firme californienne, qui dispose de la plus grande flotte de microsatellites d’observation de notre Planète, devrait mettre en service Pelican, une nouvelle constellation à très haute résolution, en 2023. Robbie Schingler, cofondateur de Planet et directeur de la stratégie, nous explique les points forts des satellites Pelican.

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  2.787 satellites sont opérationnels au 31 décembre 2020 selon l’association UCS (Union of Concerned Scientists), dont plus de la moitié lancés par les États-Unis. Les trois quarts des satellites en opération tournent en orbite basse (entre 500 et 2.000 km d’altitude), et sont utilisés pour les systèmes de télécommunication, d’imagerie terrestre ou la météorologie. 

Le conflit en Ukraine et les différentes catastrophes naturelles qui touchent la Terre ont montré tout l’intérêt et l’utilité des constellations privées d’observation de la Terre. Planet, un des acteurs majeurs de l’imagerie et la donnée satellitaire, a dévoilé une nouvelle constellation qui devrait être mise en service dans le courant de l’année prochaine.

Pelican, c’est son nom, a été conçue pour capturer rapidement les changements au fur et à mesure qu’ils se déroulent avec une résolution de seulement 30 centimètres, une fréquence de revisite et une résolution spatiale plus élevées que l’actuelle constellation. L’accès comme la livraison des images et des données sera aussi plus rapide. Nous donnons la parole à Robbie Schingler, cofondateur de Planet et directeur de la stratégie.

Futura : Avec le conflit en Ukraine, Planet a-t-elle identifié de nouveaux besoins pour l’observation de la Terre ?

Robbie Schingler : la constellation Pelican a été annoncée bien avant le conflit en Ukraine, mais la guerre a certainement souligné la criticité des données satellitaires mondiales quotidiennes. Ces données agissent comme un « œil aveugle », et donnent au monde l’accès à ce qui n’était autrefois détenu que par les gouvernements, favorisant ainsi une plus grande sécurité et une plus grande responsabilité au niveau mondial.

Futura : Vous annoncez 12 possibilités de revisite par jour : faut-il comprendre 12 passages au-dessus du même point ?

Robbie Schingler : Oui, et jusqu’à 30 possibilités par jour aux latitudes moyennes. Cette fréquence élevée de revisite sera possible grâce aux 32 satellites qui composeront la constellation Pelican.

Futura : Comment se situera Pelican par rapport à la concurrence (Maxar ou Pléiades Neo d’Airbus) ?

Robbie Schingler : Les constellations interopérables et les produits analytiques de Planet nous différencient fermement de nos concurrents. En utilisant à la fois la surveillance quotidienne PlanetScope de la constellation Dove et l’imagerie haute résolution de Pelican, un client peut effectuer des opérations « Tip & Cue » (trucs et astuces) rapides et inégalées sur une seule plateforme. En outre, notre processus de fabrication agile, intégré verticalement, signifie que nous pouvons construire à un prix abordable une flotte de satellites qui peuvent passer de la conception à l’orbite en une fraction du temps qu’il faudrait à la concurrence.

Futura : Pelican va-t-elle répondre à des besoins que l’actuelle constellation SkySat ne pouvait pas adresser, ou proposer de nouveaux services ?

Robbie Schingler : Pelican remplacera et améliorera la constellation SkySat actuelle lorsqu’elle sera mise en ligne dans les années à venir. Cette nouvelle constellation élargira la capacité de Planet à capturer des événements rapides et émergents de manière très détaillée. Ces données seront particulièrement bien adaptées aux clients actuels et nouveaux des secteurs de l’intervention d’urgence, du gouvernement civil, de la défense et du renseignement, où des informations rapides et précises sont les plus importantes.

Futura : Quels exemples pouvez-vous nous donner ?

Robbie Schingler : La constellation Pelican répond notamment aux besoins des acteurs et organisations de l’intervention d’urgence qui ont besoin d’avoir une surveillance en quasi-temps réel, pour mobiliser encore plus rapidement les moyens à déployer sur le terrain, et ainsi améliorer leur temps de réactivité. Les nouvelles capacités de Pelican sont aussi particulièrement bien adaptées aux clients du gouvernement civil, de la défense et du renseignement – où les besoins en informations rapides et précises sont les plus importants.

Futura : Quelles caractéristiques pouvez-vous nous donner (fauchée des images, bandes spectrales prévues, optique ou radar…) ?

Robbie Schingler : Nous ne partageons pas d’autres détails que ce qui est indiqué dans le communiqué de presse : jusqu’à 30 cm de résolution, contre 50 cm avec les satellites SkySat. Mais oui, les images de Pelican seront uniquement réalisées dans le visible.

Futura : Les nouveaux satellites seront construits par Planet ; leur moteur électrique aussi ? Et avec des innovations technologiques ?

Robbie Schingler : Planet construira les satellites en interne, à San Francisco, en utilisant des pièces provenant de fournisseurs.

Futura : Quelle stratégie est prévue pour désorbiter ces satellites en fin de vie ou en cas de panne ?

Robbie Schingler : Comme pour tous nos satellites, nous nous engageons à mettre les satellites Pelican à la retraite de manière proactive, en restant fidèles aux meilleures pratiques de l’exploration spatiale et à la réglementation sur les débris spatiaux.

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