in

Un crime médiéval vient éclairer l’histoire des juifs ashkénazes

[ad_1]

Des ossements humains dans un puits médiéval, à Norwich, en Angleterre.

Le cœur de Louis XVII, la côte de Jeanne d’Arc ou encore les restes de Richard III : les analyses génétiques visant à résoudre des crimes historiques n’ont pas très bonne réputation dans le monde académique. « Elles relèvent le plus souvent de l’anecdote, des études de curiosités, estime Lluis Quintana-Murci, professeur de génétique des populations au Collège de France. Ce cold case là, en revanche, apparaît véritablement intéressant. Il apporte de nouvelles informations sur l’histoire de la communauté juive ashkénaze. »

Une équipe internationale conduite par Ian Barnes, du Muséum d’histoire naturelle de Londres et Mark Thomas de l’University College de Londres, vient de publier dans la revue Current Biology une étude de squelettes retrouvés dans un ancien puits à Norwich en Grande-Bretagne. Au terme de plusieurs analyses, cette recherche fait la lumière sur un pogrom intervenu à la fin du XIIᵉ siècle. Mais elle permet également d’éclairer les fondements du judaïsme ashkénaze, l’une des deux branches principales de la religion juive.

Tout démarre en 2004, lors de la construction d’un immense centre commercial à Norwich, grande cité à l’est de l’Angleterre. Quand les pelleteuses découvrent des squelettes humains, une fouille d’urgence est entreprise. Des ossements, entassés au fond d’un ancien puits, sont discrètement mis au jour. Mais, en 2011, l’affaire devient publique. « J’ai été contacté par la télévision, se remémore Ian Barnes, généticien et spécialiste de l’ADN. Les journalistes se demandaient si ces squelettes ne pouvaient pas être le résultat d’un crime antisémite. »

Des indices troublants

Réalisés rapidement, les relevés des premiers archéologues et les analyses des corps offrent déjà des indices troublants. Au moins dix-sept personnes semblent avoir été jetées là, six adultes et onze enfants. Les squelettes ont été trouvés tête en bas, comme jetés au fond du puits. Ceux des adultes sont très endommagés, ceux des enfants presque intacts, ce qui fera conclure que les corps des premiers se sont abîmés contre le sol puis ont amorti la chute des seconds. Aucune trace de maladie, lèpre, peste ou tuberculose. En outre, le puits se situe en bordure du quartier juif médiéval. Enfin, une analyse au carbone 14 date approximativement les corps de la fin du XIIᵉ, début du XIIIᵉ siècle. « Cela croisait des épisodes connus de violence antisémite, rappelle Ian Barnes. Vous ajoutez le fait que les corps étaient hors de tout cimetière répertorié, nous avons conclu par triangulation qu’ils pouvaient témoigner d’un des crimes collectifs subis par les juifs anglais. »

Il vous reste 63.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

What do you think?

-1 Points
Upvote Downvote

Written by Milo

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

SOS Viol: ouverture de la première antenne en Wallonie

les émissions de CO2 en Europe ont explosé cet été