Publié le 7 sept. 2022 à 6:51
C’est le « D-Day » pour Apple. La marque à la pomme va lancer mercredi les nouveaux iPhones 14, ainsi que sa première Apple Watch Pro, sans oublier les tout derniers écouteurs AirPods. L’évènement démarrera à 10 heures à l’Apple Park à Cupertino, soit 19 heures à Paris. Comme d’habitude, toute la planète tech spécule sur le contenu de la « keynote ». Et cela d’autant plus qu’elle a été mystérieusement baptisée « Far Out » (« Loin Devant »).
Une chose est quasi sûre : quatre nouveaux iPhones (deux versions standards et deux modèles Pro et Pro Max) succéderont aux iPhones 13 de l’année dernière. Mais les innovations devraient être incrémentales, ou du moins, réservées aux deux grands frères plus premium. Sous le capot, l’iPhone 14 Pro et Pro Max devraient ainsi embarquer la nouvelle puce maison d’Apple (A16).
Tous en revanche devraient offrir des écrans plus grands, grâce à une encoche frontale plus petite, et des batteries plus puissantes. Des améliorations sur les capteurs photos avant/arrière, et la reconnaissance faciale, sont également attendues. Mais alors que le numéro un mondial Samsung mise plus que jamais sur les smartphones pliables, Apple lui reste fidèle au design initial. « Un nouveau produit immersif et un nouveau « form factor » ne verront pas le jour avant 2023 », estime Thomas Husson, analyste principal chez Forrester.
Le point clé, le prix
A ce stade, l’élément le plus scruté sera donc le prix, en cette rentrée marquée par une forte inflation et la guerre en Ukraine qui dure depuis six mois. Comme le reste de l’électronique, Apple a aussi été directement touché par la politique « zéro Covid » en Chine, où sont fabriqués la quasi-totalité de ses produits, dans les usines du taïwanais Foxconn. Dans ce contexte, toute la question est de savoir si Apple répercutera cette inflation sur les clients. Et si oui, jusqu’où.
« La tarification va prendre beaucoup plus d’importance. Le positionnement haut de gamme d’Apple (…) laisse présager une augmentation » pense encore Thomas Husson. Or Apple marche sur des oeufs. Le lancement de l’iPhone 12 il y a deux ans — le premier à embarquer la 5G — puis l’iPhone 13 avaient généré à l’époque un « super-cycle » de ventes. Puis Apple avait bénéficié d’un fort effet reprise post-Covid. Désormais, la croissance des ventes d’iPhones se tasse (+3 % seulement à presque 41 milliards au troisième trimestre). Selon Bloomberg, les iPhones 14 pourraient donc être mis en vente dès le 16 septembre, soit une semaine plus tôt que d’habitude. Ce qui permettrait à Apple de clore l’année avec de meilleurs chiffres.
Pour autant, dans un marché du smartphone en déclin (-7 % sur les trois derniers mois), Apple reste bon numéro 2 avec 16 % du marché, derrière Samsung avec 22 %. Sur le premier semestre, l’iPhone 13 (avec des prix allant pourtant de 909 euros à 1259 euros) a même été le smartphone le plus vendu dans le monde, selon Canalys. Aux Etats-Unis, les iPhones viennent même de devenir majoritaires dans la population pour la première fois. Reste qu’« Apple doit faire attention aux pressions inflationnistes sur ses consommateurs. Son travail avec les distributeurs sera clé » estime Le Xuan Chiew, analyste chez Canalys.
La première Apple Watch Pro
Apple devrait aussi lancer les nouvelles Watch 8. Mais aussi et surtout la toute première Watch Pro, pour les sportifs confirmés comme les marathoniens ou les « bikers » extrêmes. Selon Bloomberg, la nouvelle Watch Pro devrait avoir un look plus sportif avec un écran beaucoup plus large… et un prix allant jusqu’à 1.000 dollars (contre 800 dollars pour la Watch 7 la plus chère actuellement).
Si cela se confirme, Apple marcherait directement sur les plates-bandes de son compatriote Garmin, le spécialiste des GPS et des montres taillées pour le sport en extérieur. Au global, Apple détient 36 % du marché des montres connectés, selon Canalys, mais la part de Garmin sur les montres à 500 euros et plus est supérieure.