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Une étude française publiée jeudi 8 septembre dans le British Medical Journal suggère que la consommation d’édulcorants artificiels pourrait favoriser les maladies cardiovasculaires. L’article, réalisé par une cohorte de chercheurs issus de plusieurs instituts, affirme toutefois qu’il ne faut pas délaisser ces sucres artificiels au profit des sucres classiques.
L’étude a été menée sur plus de 100 000 participants entre 2009 et 2021. Grace aux déclarations détaillées des volontaires, les scientifiques ont pu observer à la fois ce que les participants mangeaient (soit les quantités et les marques dont ils avaient l’habitude de consommer), mais aussi leur mode de vie, la pratique ou non d’une activité physique, ou encore leurs antécédents médicaux.
Sur l’échantillon observé dans l’étude NutriNetSanté, 40 % des participants consommaient des édulcorants, à raison de 42 mg par jour. C’est l’équivalent de 100 ml de soda ou d’un sachet individuel de faux sucre en poudre.
18% de plus de risques d’accidents vasculaires cérébraux
Sur ces sujets, les chercheurs ont observé une multiplication d’évènements cardiovasculaires. Les scientifiques ont pu établir que les plus gros consommateurs d’aspartame, d’acésulfame k ou encore de sucralose avaient environ 18% de plus de chances de subir des accidents vasculaires cérébraux et jusqu’à 40% pour les maladies coronariennes, par rapport aux non-consommateurs.
Si les résultats sont préoccupants, les chercheurs invitent toutefois à la prudence sur leur interprétation. Selon eux, ils devront non seulement être confirmés sur d’autres échantillons de population, mais les prochaines recherches devront s’attacher à mieux comprendre les mécanismes déclenchés par la consommation des édulcorants dans le corps humain.
Cette étude n’est pas la première à mettre en cause l’innocuité des édulcorants de synthèse. En mars dernier, la même cohorte de chercheurs avait déjà établi un lien entre ces « faux sucres » et le risque de développer des cancers.
Supprimer le gout sucré de notre alimentation
Mais selon les chercheurs, il ne faut pas pour autant renoncer aux versions light des produits et repasser à leur version sucrée classique. Pour Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude, « les effets délétères de la consommation de sucre sont réels. Obésité, carries dentaires, maladie du foie gras… Il ne faut donc en aucun cas que cette étude persuade le consommateur de retourner vers le sucre ».
La scientifique conclut que le plus sage serait sans doute de supprimer progressivement le gout sucré dans notre alimentation.
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