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« L’impact environnemental des jets privés est largement sous-estimé »

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Depuis quelques mois, de nombreuses voix s’élèvent pour demander l’encadrement plus strict, la taxation, voire l’interdiction des jets privés. Cet été, le débat portait sur les jets privés des milliardaires et s’est élargi, à la rentrée, avec le déplacement en avion du PSG à Nantes, alors que la préfecture de la Loire-Atlantique ne se trouve qu’à deux heures de TGV de la capitale. Après Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, Clément Beaune, le ministre délégué chargé des transports, s’est déclaré favorable à des mesures plus coercitives. Ces propositions sont cependant attaquées au motif qu’elles relèveraient davantage de la communication et de la posture morale que d’une véritable politique de lutte contre le réchauffement climatique. Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a notamment déclaré que « l’écologie, ce n’est pas le buzz ».

Du strict point de vue des émissions de CO2, la suppression des jets privés aurait effectivement une efficacité limitée. En France, selon les données du ministère de la transition écologique, le transport aérien intérieur et international représentait 5,3 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, où la part des jets privés s’élève à environ 4 % (contre 71 % pour les vols commerciaux). Sur la seule base de cette analyse du coût direct des jets privés, l’interdiction conduirait à une réduction de 0,2 % des émissions de carbone, ce qui est jugé anecdotique par les détracteurs des mesures coercitives visant les jets privés. Tout ceci ne serait donc que du « buzz ».

Intégrer une logique coopérative

Cependant, ce calcul n’inclut qu’une petite partie du coût écologique des jets privés. Au-delà des coûts directs – les émissions produites par le vol lui-même –, il existe, en effet, des coûts indirects, qui recouvrent tous ceux liés à l’existence même de ces vols. Ces derniers relèvent principalement des coûts dus à la confiance interpersonnelle et, par extension, au comportement de tous les autres citoyens français. Un ensemble très important d’études en économie et en psychologie expérimentale montre que les comportements altruistes obéissent à une logique de conditionnalité. Les humains savent faire preuve d’altruisme – ils donnent leur sang, envoient de l’argent aux ONG, donnent du temps pour le bien commun –, mais ils le font d’autant plus volontiers qu’ils ont le sentiment de ne pas être les seuls à contribuer. Autrement dit, les humains coopèrent « à condition » que les autres coopèrent. A l’inverse, ils cessent de coopérer s’ils ont des indices que certains ne font pas leur part. Pour être acceptées, les politiques publiques et les normes sociales doivent donc intégrer cette logique coopérative.

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