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Après deux reports liés à des problèmes techniques, le premier vol du programme Artémis pourrait avoir lieu le 27 septembre 2022. Un vol sans équipage dont l’objectif est de tester le « Space Launch System », la fusée la plus puissante jamais construite. Une première étape avant l’envoi de plusieurs astronautes sur la Lune, probablement en 2025. Pourquoi retourner sur le satellite de la Terre maintenant ? Nous en discutons avec Simon Rozé, journaliste au service de sciences de RFI.
Dans cet épisode de Témoins d’actu, Simon Rozé explique que le programme Artémis comportera, comme pour Apollo précédemment, plusieurs phases. L’envol d’Artémis se fera sans humains, mais avec des mannequins à bord : « Il s’agit de la fusée la plus puissante construite par l’humanité, donc on ne va pas mettre des hommes et des femmes à bord. On veut d’abord s’assurer que tout fonctionne bien avant d’envoyer un équipage ».
Cette deuxième étape aura lieu en 2024, mais poursuit Simon : « Artémis 2 sera toujours une mission test. Il y aura bien un équipage à bord, mais il ne se posera pas sur la Lune, il en fera le tour. Il faudra attendre Artémis 3 pour que de nouveau l’Homme pose le pied sur le sol lunaire ».
Les missions Apollo, lancées par le président Kennedy étaient avant tout politiques, avec la volonté pour les Américains de se poser sur la lune avant les Russes. « Pour Artémis, explique Simon Rozé, s’il y a encore un peu de cela, mais cette fois-ci vis-à-vis des Chinois, le mot qu’il faut retenir, c’est le mot durable. L’objectif est de s’installer durablement sur la lune. Apollo, c’était en quelque sorte, le bivouac, les astronautes embarquaient tout avec eux. Là, ce que l’on souhaite à terme, c’est l’installation d’une base lunaire. Elle permettra, de faire des expériences, mais aussi de préparer d’éventuels voyages vers Mars ».
Si Apollo était un programme entièrement américain, Artémis se fait en partenariat avec plusieurs partenaires internationaux dont l’agence spatiale européenne. « L’ESA fournit le module de service de la capsule Orion. C’est elle qui donne l’oxygène, la propulsion ou encore l’électricité aux astronautes durant leur voyage vers la Lune ».
Qui sera le premier homme à poser de nouveau le pied sur la Lune ? « On ne connaît pas encore les noms, mais la Nasa a déjà décidé qu’il s’agira d’une femme et d’un homme, tous les deux américains. Pour les astronautes européens, il faudra attendre 2028, 2029 ».
Nous serons alors plus de cinquante ans, après la mission Apollo 11 de Neil Asmtrong et Buzz Aldrin « S’il a fallu attendre si longtemps, dit Simon, c’est tout simplement qu’il n’y avait plus l’envie et plus l’argent. Apollo en quelque sorte est arrivé trop vite. Les astronautes volaient dans des boîtes de conserve et aujourd’hui, les mesures de sécurité ne sont plus du tout les mêmes. Et puis nous avons aussi progressé sur l’orbite basse avec l’ISS ».
Et Simon Rozé de conclure « Pour le premier alunissage, un peu plus de 500 millions de personnes avaient regardé cela à la télévision, franchement, si on ne fait pas plus avec Artémis, je serai vraiment étonné car cela va être quelque chose d’historique et cette fois, nous verrons tout cela en couleur avec les moyens modernes d’aujourd’hui ».
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