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Un dégel de cette région de l’Antarctique pourrait être bien plus facile à activer que les scientifiques ne le pensaient



Sous l’effet du réchauffement climatique anthropique, le niveau de la mer monte. Jusqu’où ira-t-il ? Les scientifiques l’ignorent encore. Mais une étude souligne aujourd’hui l’importance que pourrait prendre en la matière un mécanisme jusqu’alors sous-estimé. Et qui pourrait mener à la fonte relativement rapide de régions de l’Antarctique que les chercheurs pensaient plutôt stables.

Avec le réchauffement climatique anthropique, le niveau de la mer va monter. C’est une certitude. Il a déjà commencé à monter, d’ailleurs. Au rythme d’environ 3 millimètres par an. Un rythme qui a tendance à s’accélérer. À tel point que les chercheurs estiment qu’il pourrait s’élever, dans les trente années à venir, autant qu’au cours de tout le siècle passé.

En cause, trois facteurs clés : la dilatation thermique — qui fait que quand l’eau chauffe, son volume augmente —, la fonte des glaciers et la fonte des calottes polaires. Et c’est sur ce dernier point que des chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis) apportent quelques précisions. Selon eux, les modèles utilisés jusqu’à présent pour prévoir la montée du niveau des océans dû à la fonte de l’Antarctique négligent un paramètre crucial : celui qu’ils appellent le dégel basal, celui qui se produit à l’interface de la terre et de la calotte glaciaire.

Les simulations construites par ces chercheurs montrent en effet qu’un tel dégel pourrait être bien plus facile à activer que les scientifiques ne le pensaient jusqu’alors. Il pourrait ainsi survenir sur des échelles de temps courts. Et qu’il serait susceptible d’entraîner une perte de masse de glace importante dans des régions que les chercheurs ne jugent généralement pas comme étant les plus instables. Des régions qu’ils n’envisageaient en tout cas pas de voir contribuer à l’élévation du niveau de la mer dans les 100 ans à venir.

Vers une fonte rapide de l’est de l’Antarctique ?

Contrairement à nombre de leurs collègues, les chercheurs de l’université de Stanford ne se sont pas focalisés sur le glacier Thwaites — rappelez-vous, celui que l’on surnomme le « glacier de la fin du monde ». Ils ont plus généralement modélisé les changements de température à la base de l’Antarctique en fonction des changements de friction causés par le glissement de la calotte glaciaire sur la terre située en dessous. Résultat : ils ont observé qu’il existe, du côté est de l’Antarctique — classiquement considéré comme relativement stable —, des régions sensibles au dégel basal. Le bassin de Wilkes, notamment — dont la taille est comparable à celle du « glacier de la fin du monde » — pourrait ainsi intégrer la liste des contributeurs majeurs à l’élévation du niveau de la mer.

Le « glacier de la fin du monde » en Antarctique ne tient plus qu’à un fil !

Maintenant que les modèles ont parlé et identifié des régions critiques en matière de dégel basal et de montée des eaux, les chercheurs prévoient d’affiner leur analyse en étudiant grâce à des données radar, la température du lit de la calotte glaciaire dans lesdites zones. Un suivi sera nécessaire.

Restera aussi à comprendre ce qui pourrait déclencher le dégel basal de ces régions critiques. Et dans quel délai plus précisément cela pourrait se produire. Les chercheurs pensent notamment que l’augmentation de la température de l’océan pourrait avoir son rôle à jouer. Pour l’heure, les eaux chaudes n’atteignent pas l’est de l’Antarctique. Mais cela pourrait changer.

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Written by Stephanie

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