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La septième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial a lieu du dimanche 18 au mardi 21 septembre à New York. L’institution veut rassembler 18 milliards de dollars pour les trois prochaines années, qui seront dédiés au financement d’actions de santé dans des pays à revenus faibles ou moyens et où les populations sont les plus exposées au sida, à la tuberculose et au paludisme.
L’organisme n’est pas le plus connu. Le Fonds mondial contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, joue pourtant un rôle essentiel dans la lutte contre ces maladies, dont il est la première source de financement. On estime que les programmes qu’il a soutenus les 20 dernières années ont permis de sauver 50 millions de vies.
Mais pour y parvenir, le fonds doit être reconstitué tous les trois ans. Cela donne lieu à une grande conférence où les États du monde entier annoncent leurs contributions. Lors de la dernière conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, en 2019 en France, 14 milliards de dollars ont été rassemblés, soit « le plus grand montant jamais soulevé par une organisation de santé au niveau mondial », selon Françoise Vanni, directrice des relations extérieures et de la communication du Fonds mondial.
À l’heure actuelle, dit-elle, nous déployons les fonds qui ont été collectés lors de la conférence de reconstitution qui a été accueillie en 2019 à Lyon, sous les auspices du président Macron en France. Et lors de cette conférence de reconstitution, nous avions rassemblé 14 milliards de dollars, ce qui était à l’époque le plus grand montant jamais soulevé par une organisation de santé au niveau mondial, ni par le Fonds mondial, ni par aucune autre. Ce qui nous a permis, dans le cycle actuel de subventions, de déployer beaucoup plus de moyens dans les différents pays où nous intervenons, donc environ 120 pays. À l’heure actuelle, on est non seulement bien sûr le principal financeur de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais également le plus grand financeur en subventions du renforcement des systèmes de santé dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, avec environ 1,4 milliard sur la dernière année, déployés uniquement pour le renforcement des systèmes de santé, dont on a vu avec la crise du Covid-19 à quel point ils étaient essentiels pour pouvoir répondre non seulement aux pandémies existantes, mais aussi aux nouvelles qui arrivent et continueront à arriver malheureusement dans le futur.
Françoise Vanni, directrice des relations extérieures et de la communication du Fonds mondial, explique comment le financement est utilisé
« Des campagnes de prévention et d’information »
Dans les 120 pays où il est actif, le Fonds mondial finance actuellement « des campagnes de prévention et d’information », mais aussi avec un « soutien au personnel de santé et le personnel communautaire, qui joue un rôle essentiel », selon Françoise Vanni.
Par exemple, dans la lutte contre le paludisme, nous finançons la distribution de moustiquaires, nous finançons aussi des campagnes de prévention qu’il s’agisse du VIH, de la tuberculose ou du paludisme, des campagnes d’information. Nous finançons les traitements. Donc, vraiment toute une gamme d’actions depuis la prévention et jusqu’au traitement le plus sophistiqué. Et on finance aussi le renforcement des systèmes de santé, parce que bien sûr, pour lutter contre des maladies spécifiques, il faut qu’il y ait des systèmes de santé qui puissent fonctionner. Donc, on alloue pas mal de financement à tout ce qui est par exemple la capacité des laboratoires, la capacité des chaines d’approvisionnement des médicaments, la capacité d’un pays à suivre l’information sanitaire et savoir ce qui se passe dans les différentes régions en matière d’épidémie. Donc, toutes ces capacités fondamentales, on les soutient beaucoup, et y compris bien sûr le personnel de santé et en particulier le personnel communautaire. Les travailleurs communautaires de santé jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le paludisme, contre le VIH, contre la tuberculose, contre le Covid-19, et finalement contre toutes les maladies qui affectent les communautés.
Françoise Vanni, directrice des relations extérieures et de la communication du Fonds mondial , explique des exemples
Au moins 18 milliards de dollars pour « 20 millions de vies »
Cette année, 18 milliards qui sont espérés. De quoi sauver 20 millions de vies supplémentaires, anticipe le Fonds mondial. Cet objectif est ambitieux, car la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose a ralenti depuis 2019. Le Covid a marqué un coup d’arrêt, des programmes ont été stoppés net, à tel point qu’une inquiétude se fait sentir : les objectifs pour 2030 fixés par la communauté internationale pourraient désormais être inatteignables. Des objectifs ambitieux puisqu’il s’agit purement et simplement de mettre fin à ces trois pandémies à cette date.
En amont de cette conférence, la société civile francophone a lancé un appel à la solidarité à destination des contributeurs francophones, explique Marilyne Noah, membre de l’ONG camerounaise Impact Santé Afrique, corédactrice de l’appel :
Nous avons co-rédigé cet appel à la solidarité francophone qui a pour but d’appeler les pays donateurs francophones à soutenir le Fonds mondial et à augmenter leur contribution. Cet appel à la solidarité francophone a déjà récolté près de 700 signatures des organisations à travers le monde. Il a été signé par plusieurs personnalités telles que Ismaël Lo, Yannick Noah, Djaili Amadou Amal… et beaucoup d’autres personnalités et beaucoup d’autres leaders. Nous espérons, nous sociétés civiles, communautés affectées par le paludisme et la tuberculose, vivant avec le VIH-sida, que cet appel sera entendu par les leaders des pays francophones, mais aussi par tous les leaders du monde afin que nous atteignions la cible de 18 milliards de dollars. Il est urgent d’agir parce qu’il faut dire qu’il y a 20 millions de vies qui sont en jeu, et nous espérons vraiment qu’au moins 18 milliards de dollars pourront être reversés au Fonds mondial afin qu’il puisse sauver ces 20 millions de vies.
Selon Marilyne Noah, membre de l’ONG camerounaise Impact Santé Afrique, co-rédactrice de l’appel à la donation, il faut «sauver 20 millions de vies»