Si l’Auvergne est connue pour ses anciens volcans, elle l’est bien moins pour ses vins. Et pourtant, les terres volcaniques de la région accueillent un petit vignoble, dont il existe très peu d’équivalent dans le reste du monde.
Schisteux, calcaire, argileux, granitique… Voilà les types de sols que nous sommes habitués à trouver au pied des vignes produisant la très large gamme de vins en France. Pourtant, il en existe encore un autre, bien moins connu et qui, pourtant, donne des résultats intéressants.
La région auvergnate est en effet forte d’une spécificité géologique unique en France métropolitaine. Si elle est connue d’un point de vue touristique pour ses sommets volcaniques, notamment ceux formant la chaîne des Puys, elle tire également profit de ces roches basaltiques pour produire un vin atypique.
Seulement sept vignobles volcaniques dans le monde !
Des terres viticoles sur les pentes des anciens volcans ? De prime abord, cela peut paraître une idée saugrenue tant elle est éloignée des traditionnels paysages viticoles de Bourgogne ou du Bordelais. Ces terres en pente et instables ne facilitent en effet pas le travail du sol, mais les vignerons ont su tirer parti de cette spécificité géologique, et cela depuis bien longtemps.
Les sols de nature basaltique, sablo-siliceux ou argilo-calcaire donnent à ces vins produits sur les cônes d’anciens volcans des saveurs particulières. Malgré ces conditions rares (il n’existe que sept vignobles volcaniques dans le monde), le vignoble Côtes-d’Auvergne reste cependant relativement discret. Sa petite taille (à peine 0,2 % de la surface viticole française), fait qu’il n’est même pas représenté sur les cartes des vins de France. C’est pourtant le seul à produire des vins dits « volcaniques » sur le territoire français.
En Europe, on retrouve ce type de vignoble en Italie, à proximité des volcans Etna et Vésuve, mais également dans les terrains volcaniques de Grèce, des îles Canaries et des Açores. En France, ces vignobles atypiques sont depuis 2011 protégés par une AOC Côtes-d’Auvergne.
Un vin volcanique prisé des rois de France
Pourtant, les premières vignes à être plantées sur les volcans d’Auvergne ne datent pas d’hier ! Dans la chaîne des Puys, les premiers vignobles apparaissent dès le Ve siècle. Le vin volcanique aurait même été fortement apprécié par les rois de France, notamment les rois Henri IV et Louis XIV qui, tout deux, le plébisciteront et l’introduiront à leur table. Ainsi, au début du XIXe siècle, le vignoble auvergnat est le troisième de France, avec une superficie de 45.000 hectares. Le phylloxéra, espèce d’insecte ravageur de la vigne, aura cependant raison de cette culture et le vin volcanique finira par tomber doucement dans l’oubli.
Aujourd’hui, même si le vignoble des Côtes-d’Auvergne ne compte que 400 hectares, le vin volcanique a bien entamé sa reconquête du marché, grâce notamment à ses spécificités gustatives que l’on peut, au moins en partie, attribuer à la nature bien spécifique des sols de la région.
Des vins légers, à l’image des sols volcaniques
Les terres volcaniques sont en effet très fertiles, légères et perméables, à l’image de la pouzzolane, ce qui facilite le drainage de l’eau. Des conditions dont la vigne, qui déteste l’humidité, s’accommode parfaitement. Les pentes des volcans présentent également des expositions très diverses et un étagement de micro-climats. Les anciens volcans d’Auvergne présentent ainsi de nombreuses zones propices à la production viticole.
Au niveau des cépages, on retrouve le gamay, le pinot noir, le chardonnay ou le tressallier. L’ensemble produit des vins légers et fruités, très appréciés lors des grillades ou à déguster avec le fromage !