L’homme qui a été emporté par les flots lors de l’effondrement du ponceau de la rue Ulysse, la semaine dernière à Alma, peine à croire qu’il est toujours en vie aujourd’hui.
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«C’est un miracle que je sois sorti en vie de là», a constaté sans détour Rock André Caron lors d’une entrevue accordée à TVA Nouvelles, mardi.
M. Caron a raconté ne pas avoir eu la moindre chance de s’arrêter avant de tomber dans le ruisseau en crue, lui qui n’avait pas vu que le ponceau avait été emporté. «J’ai essayé de freiner, mais il y avait de la pluie, sur un chemin en gravelle. J’aurais voulu faire des miracles, mais c’était impossible», s’est-il remémoré.
L’automobiliste ignore s’il a perdu connaissance après l’impact, mais il a à tout le moins perdu la notion du temps. «Quand j’ai repris sur moi-même, on dirait, l’eau était en train de monter à la hauteur des fenêtres et mon camion était en train de tanguer comme un bateau».
L’homme est parvenu à sortir de son camion par la fenêtre arrière. À ce moment, un autre automobiliste aussi tombé dans les flots, Jean Dufour, lui a demandé s’il allait bien.
«C’est là qu’une deuxième vague est arrivée et que je suis tombé en bas de mon camion. J’ai tout donné pour rejoindre la rive. Le camion de M. Dufour, lui, est parti, [donc] je ne l’ai pas revu et je ne l’ai pas réentendu», a relaté Rock André Caron.
Le corps de M. Dufour, 61 ans, avait finalement été repêché au lendemain du drame, à quatre kilomètres du ponceau.
«Tout le long des recherches, j’avais un petit espoir, qu’il soit encore en vie, parce qu’il m’avait parlé et que sa fenêtre était ouverte», a déploré M. Caron.
En colère
M. Caron s’est dit déçu par l’attitude de la Ville d’Alma, qui a d’ailleurs reconnu lundi soir avoir fait une erreur en réparant le ponceau au printemps dernier.
«La colère vient parce que je n’ai rien eu de la ville. Ma mairesse à moi n’est pas venue me voir pour me dire “on est désolé, M. Caron, on va faire une enquête, là-dessus. S’il y a quoi que ce soit, on va vous soutenir”. Rien. Moi, je m’attends de ma mairesse, de ma mairie à moi, d’avoir plus d’empathie, plus de cœur», s’est insurgé Rock André Caron avec émotion.
«J’ai l’impression qu’ils ont tassé ça du revers de la main. Je veux sentir qu’ils vont s’en occuper», a-t-il poursuivi.
Le maire de Saint-Henri-de-Taillon – qui partage le ponceau avec Alma – s’est pour sa part empressé d’aller rencontrer M. Caron.
Rock André Caron compte suivre le développement de l’enquête et n’exclut pas d’intenter une poursuite contre la Ville d’Alma.
– Avec les informations d’Ève Beauregard, TVA Nouvelles