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Des réponses à 9 questions qu’on se pose tous sur l’asexualité



Ça veut dire quoi, au juste, être asexuel? Est-ce que ça veut dire qu’on n’a pas de libido ou qu’on n’est attiré par personne? 

À l’occasion de la Journée francophone de l’asexualité, on démystifie cette orientation sexuelle. Pour y arriver, on a parlé à l’acteur Gabriel Guertin-Pasquier, qui est asexuel, et à la fondatrice de la Communauté asexuelle de Montréal, Isabelle Stephen.   

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1 – Ça veut dire quoi, être asexuel?  

L’asexualité se définit par l’absence totale ou quasi totale de désir sexuel pour quelqu’un d’autre, explique Gabriel Guertin-Pasquier, qui avait révélé être asexuel lors de son passage à l’émission Si on s’aimait. 

2 – Être asexuel, ça signifie donc n’éprouver aucune attirance pour quelqu’un d’autre?  

Pas exactement, puisque l’asexualité est un spectre large, indique Isabelle Stephen.  

Les grisexuels, par exemple, peuvent très rarement ressentir une attirance sexuelle pour un autre individu.  

Les demisexuels, comme Gabriel Guertin-Pasquier, peuvent quant à eux développer, dans certains contextes, une attirance, s’ils développent un lien émotionnel très fort avec une autre personne.  

Finalement, les fraysexuels (du mot anglais signifiant «s’effilocher») ressentent une attirance immédiate pour quelqu’un. Cette attirance s’effrite toutefois rapidement, quand les sentiments amoureux se développent.  

3 – Est-ce qu’il y a une différence entre être asexuel et ne pas avoir de libido?  

Il y a une très grande différence, souligne Gabriel Guertin-Pasquier, en ajoutant qu’être asexuel, ce n’est pas un choix. «Plusieurs asexuels ont une forte libido et pratiquent la masturbation, mentionne-t-il. On peut avoir une forte libido et ne pas vouloir de relation sexuelle avec quelqu’un.»

4 – Est-ce que les personnes asexuelles peuvent tomber amoureuses?  

Oui, il est possible de tomber amoureux quand on est asexuel, puisqu’il y a une différence entre les attirances sexuelle et romantique, rappelle Gabriel Guertin-Pasquier.  

Si les personnes asexuelles n’ont pas d’attirance sexuelle, celles qui sont aromantiques ne veulent pas de relation amoureuse, mentionne-t-il. Les personnes homoromantiques, quant à elles, ressentent une attirance sentimentale pour les individus du même genre.   

5 – Est-ce qu’on est asexuel toute notre vie ou ça peut fluctuer?  

«Comme n’importe quelle orientation sexuelle, ça peut évoluer, mais on est comme ça et ça fait partie de nous», souligne Gabriel Guertin-Pasquier.  

Isabelle Stephen ajoute que, s’il y a une fluctuation, la personne va généralement rester dans le spectre de l’asexualité.  

6 – À quel genre de réaction peut-on s’attendre en annonçant qu’on est asexuel?  

Ça dépend à qui on l’annonce, affirment nos deux intervenants.  

«Pour mes amis et ma famille, c’était vraiment nouveau. Même pour moi, c’est récent, parce qu’on n’en parle pas», confie l’acteur, qui a réalisé qu’il était asexuel il y a trois ans.  

Il trouve que les choses sont beaucoup plus difficiles sur les applications de rencontre. Il a vécu beaucoup de ghosting après avoir abordé son asexualité, et son orientation sexuelle est souvent invalidée par ses «matchs». «C’est difficile, parce qu’il y a un manque d’éducation», croit-il.  

Isabelle Stephen conseille d’aborder rapidement son asexualité avec une potentielle nouvelle flamme, afin d’éviter les malaises.  

7 – Est-ce que ton ou ta partenaire doit nécessairement être asexuel(le)?  

Pas du tout! Gabriel Guertin-Pasquier est clair: une relation amoureuse peut aller bien au-delà de la vie sexuelle. Il reconnaît que ça peut faire peur à certains, de s’engager avec une personne asexuelle, mais que c’est possible.  

Tout ce que ça demande, selon lui, c’est de l’ouverture d’esprit et de la communication. Il faut être prêt à revoir sa conception du couple, ajoute-t-il. La possibilité d’être un couple ouvert ou d’avoir plus d’un partenaire peut être une bonne option, estime-t-il.   

8 – Est-ce que c’est difficile à assumer?  

L’asexualité, ça peut être vraiment difficile à accepter, surtout dans une société hypersexualisée comme la nôtre, reconnaît Gabriel Guertin-Pasquier.  

«On tient pour acquis que tout le monde est sexuel, que de dire qu’on n’aime pas coucher avec quelqu’un d’autre, ça devient quasiment plus tabou que de parler de sa relation sexuelle de la veille», mentionne-t-il. Il encourage d’ailleurs les asexuels à assumer leur orientation sexuelle.  


Photo Michel Pinault

Isabelle Stephen remarque qu’il peut y avoir une plus grande pression sociale pour les hommes asexuels, puisqu’on associe souvent les hommes à une vie sexuelle active. «Ça peut être plus difficile pour eux de s’accepter», croit-elle.    

9 – Est-ce que c’est une réponse à un trauma?  

Absolument pas! Certaines personnes peuvent avoir développé un dégoût du sexe après un trauma, mais ce n’est pas du tout lié à l’asexualité, indique Isabelle Stephen. «On ne devient pas asexuel, on l’est», rappelle-t-elle.  

Gabriel Guertin-Pasquier admet avoir vécu plusieurs agressions sexuelles et relations sexuelles non consentantes avant de comprendre qu’il était asexuel, dans sa recherche de l’amour. Ces expériences traumatisantes ne sont toutefois pas liées à son orientation sexuelle, souligne-t-il. «Ça fait partie de moi depuis ma naissance.»



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